Les participants à une rencontre sur Mustapha Kateb ont appelé, jeudi, à Souk Ahras, à l'institutionnalisation d'un festival de la culture et des arts portant le nom de ce pionnier du théâtre algérien. Au cours de cette rencontre organisée à l'initiative du Club de réflexion et d'initiative (CRI) de Souk Ahras, en commémoration du 22e anniversaire du décès de Mustapha Kateb, les présents ont eu droit à un large tour d'horizon sur l'histoire du mouvement théâtral algérien et sur l'apport de l'un de ses pères fondateurs. L'universitaire Ismaïl Bensafia de Annaba, a relevé, dans ce contexte, que le regretté Mustapha Kateb fait partie de «la 2e génération des fondateurs du mouvement théâtral algérien». Il est venu, a-t-il dit, juste après Ali Sellali dit Allalou, Rachid Qçentini, Mahieddine Bachtarzi et Mohamed Touri, «mais c'est à lui que revient le mérite d'avoir jeté les fondements du théâtre engagé en Algérie». «Non seulement Mustapha Kateb figure parmi les pères fondateurs du théâtre algérien, mais il fut également celui qui a accordé le plus d'importance à la question de la formation», a estimé l'intervenant. «La personnalité de Mustapha Kateb était, en soi, un défi à la politique coloniale qui a fait un travail systématique de destruction de la personnalité algérienne», dira de lui Djamel Ouarti, professeur d'histoire à l'université de Souk Ahras. L'administration coloniale a œuvré, a-t-il ajouté, pour la division et la dispersion des tribus keblouties de la région de Guelma d'où est originaire Mustapha Kateb, mais malgré toutes les entraves et la répression, ce grand homme de théâtre a pu émerger comme le dramaturge qui a su apporter sa pierre à l'édifice du théâtre algérien, notamment en constituant, en 1958, la fameuse troupe culturelle du Front de libération nationale, a-t-il rappelé. Le directeur du théâtre régional de Souk Ahras a, de son côté, souligné que Mustapha Kateb est l'homme qui a jeté les fondements d'un théâtre académique en Algérie. Il a aussi rappelé que c'est lui qui, après avoir pris la Direction du théâtre national, avait créé l'Institut des arts dramatiques de Bordj El-Kiffan.