Constantine - Le spectacle, au second jour de l'Aïd El-Adha, est quelque peu insolite, cocasse à certains égards. A Constantine et dans sa périphérie, des dizaines de bouchers ambulants aiguisent leurs coutelas et leurs haches devant leurs billots, tandis que se forment de longues files de personnes, une carcasse de mouton sur l'épaule. Cette activité d'un jour est aussi rémunératrice qu'utile, dès lors que de nombreux pères de famille non véhiculés semblent tout heureux de pouvoir faire dépecer le mouton sacrifié la veille sans avoir à se déplacer chez un boucher du centre-ville pour patienter au bout d'une longue chaîne d'attente. Le «boucher ambulant» est en effet très apprécié par les citoyens au vu du nombre de clients entourant les billots – ces immenses rondins de bois supportés par 4 pieds – si lourds et si épais qu'on se demande comment ils ont pu être déplacés jusque-là. Aidé de deux «assistants», le boucher ambulant œuvre avec une rapidité prodigieuse. Il commence par fendre l'agneau en deux, en suivant la colonne vertébrale de la bête comme on suivrait des pointillés puis, en un laps de temps étonnamment court, apparaissent les gigots, les épaules et les côtelettes. Le service de la découpe «à domicile» est rémunéré entre 500 et 800 DA, un tarif qui varie selon le poids de la carcasse et les «extras» demandés par le client, comme le désossage d'une épaule ou le débitage du collier, par exemple.