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Suspense
Les travaux d'Hercule (20e partie)
Publié dans Info Soir le 10 - 11 - 2011

Résumé de la 19e partie - N'obtenant rien du Dr Oldfield, Poirot va rendre visite à Joan Moncrieffe, celle qui fait tant jaser le village...
Je ne veux pas prétendre une seconde qu'il y ait eu quoi que ce soit de répréhensible entre eux. Oh ! non, je suis sûre que tout est pour le mieux...
La jeune fille s'interrompit, le visage empourpré, le souffle court.
— Vous paraissez très bien savoir ce que l'on dit, remarqua Hercule Poirot.
— Oh ! oui, je le sais, répondit-elle d'un ton amer.
— Et que préconisez-vous comme solution ?
— Le mieux pour lui serait de vendre son cabinet et de recommencer ailleurs.
— Ne pensez-vous pas que l'histoire risque de le suivre ?
La jeune fille haussa les épaules.
— C'est un risque à courir.
Poirot garda le silence quelques instants.
Puis :
— Avez-vous l'intention d'épouser le docteur Oldfield, Mademoiselle ? demanda-t-il.
Elle ne manifesta aucune surprise.
— Il ne me l'a pas demandé.
— Et pourquoi ?
Les yeux vacillèrent une seconde.
— Parce que je l'en ai empêché.
— Ah ! Quel plaisir de rencontrer quelqu'un qui sache être franc !
— Oh ! je le serai autant que vous le voudrez. Lorsque j'ai compris que les gens racontaient que Charles s'était débarrassé de sa femme pour pouvoir m'épouser, il m'a paru que si nous nous mariions, cela apporterait de l'eau à leur moulin. J'ai espéré que ces ridicules bavardages cesseraient d'eux-mêmes s'il n'était pas question de mariage.
— Et cela n'a servi à rien ?
— Non.
— N'est-ce pas un peu étrange ?
— Ils n'ont pas grand-chose pour se distraire, ici ! répondit la jeune fille avec amertume.
— Désirez-vous épouser Charles Oldfield ?
— Oui. Je l'ai désiré presque dès le premier instant, où je l'ai vu.
— Alors, la mort de sa femme est très bien arrivée, pour vous ?
— Mrs Oldfield était une femme odieuse. J'ai été ravie de sa mort.
— En effet, constata Poirot. Vous êtes franche !
Elle lui adressa un sourire railleur.
— ... Puis-je vous suggérer quelque chose ?
— Je vous en prie.
— Il ne faut pas hésiter quant au choix des moyens... Je propose que quelqu'un – vous peut-être – écrive au Home Office.
— Mais, que voulez-vous dire ?
— Tout simplement que le meilleur moyen pour mettre fin à cette histoire consisterait à faire exhumer le corps pour en pratiquer l'autopsie.
Joan fit un pas en arrière. Elle ouvrit la bouche puis la referma.
— ... Alors, Mademoiselle ? insista Poirot qui ne la quittait pas des yeux.
— Je ne suis pas d'accord avec vous.
— Pourquoi ? Un verdict de mort naturelle ferait taire tout le monde.
— Si l'on obtient ce verdict, oui.
— Vous rendez-vous compte de ce que vous dites, Mademoiselle ? (A suivre...)


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