Résumé de la 18e partie - Poirot sent que le médecin ne lui dit pas tout sur la rumeur qui circule quant à l'empoisonnement de sa femme... Ah ! nous en voici enfin aux faits exacts, dit Poirot en s'appuyant au dossier de son siège. Eh bien, docteur, je vais m'occuper de votre affaire. Mais souvenez-vous d'une chose : je trouverai la vérité. Elle ne me fait pas peur ! répondit Oldfield, amer. (Il hésita un peu avant de poursuivre.) J'ai songé à porter plainte pour calomnie. Parfois, je me dis qu'en forçant quelqu'un à formuler une accusation bien nette... je pourrais me défendre.., et après, je pense que cela ne ferait que tout aggraver, que les gens diraient : On n'a rien pu trouver, mais il il n'y a pas de fumée sans feu. Il leva des yeux graves sur Hercule Poirot. — Dites-moi, honnêtement, y a-t-il un moyen de sortir de ce cauchemar ? — Il y a toujours un moyen, répondit le détective. Nous partons pour la campagne, Georges, dit Hercule Poirot à son valet de chambre. — Vraiment Monsieur ? — Oui, et le voyage à pour but la destruction d'un monstre à neuf têtes. Ah ! oui, Monsieur ? Un monstre comme celui du loch Ness ? — En moins tangible. Je ne fais pas allusion à un animal en chair et en os, Georges. — J'avoue ne pas comprendre, Monsieur. — J'aurais préféré qu'il s'agisse d'une bête. Rien n'est plus difficile à capter que la source d'une rumeur. Hercule Poirot ne se rendit pas chez le docteur Oldfield. Il descendit à l'auberge du village et, dès le lendemain matin, il eut sa première entrevue avec Joan Moncrieffe. C'était une grande fille aux cheveux cuivrés et aux yeux bleu calme. Elle semblait se tenir sur ses gardes. — Ainsi le docteur Oldfield est venu vous voir, dit-elle. Je savais qu'il y songeait. Elle avait parlé sans enthousiasme. — Et vous n'approuvez pas son geste ? demanda Poirot. Elle le regarda droit dans les yeux. — Qu'êtes-vous en mesure de faire ? rétorqua-t-elle d'un ton froid. — Il doit bien y avoir un moyen de se rendre maître de la situation, dit Poirot avec calme. — Lequel ? Avez-vous l'intention d'aller trouver toutes ces vieilles corneilles pour leur dire : «Je vous en prie, cessez donc de parler comme vous le faites. Cela fait beaucoup de mal à ce pauvre docteur Oldfield.» Et elles vous répondront toutes. «Naturellement, je n'ai jamais cru à cette histoire !» Et c'est ce qu'il y a de pire ! Elles ne disent pas carrément : «Avez-vous jamais pensé, chère amie, que la mort de Mrs Oldfield n'était peut-être pas exactement ce qu'elle a semblé être ?» Non, elles susurrent : «Bien sûr, je ne crois pas un mot de cette histoire au sujet du docteur Oldfield et de sa femme. Je suis persuadée qu'il n'aurait jamais fait une chose pareille ! Mais il faut reconnaître qu'il la négligeait un peu et ce n'est pas très sage d'avoir une fille aussi jeune dans son dispensaire... (A suivre...)