Résumé de la 17e partie - Poirot, qui sent que le Dr ne lui dit pas tout quant à son affaire, fait mine de s'en désintéresser... Votre cas m'intéresse. J'aurais aimé vous aider. Mais je ne le puis à moins de connaître toute la vérité. — Je vous l'ai dite. — Non... Le médecin s'arrêta, fit demi-tour. — Mais pourquoi tenez-vous à ce qu'il y ait une femme mêlée à cette histoire ? — Mon cher docteur ! Croyez-vous donc que j'ignore la mentalité féminine ? Ces bavardages de village sont toujours, sans exception, basés sur les relations entre hommes et femmes. Qu'un homme empoisonne sa femme pour partir explorer le pôle Nord ou pour jouir en paix d'une vie de célibataire, cela n'intéressera pas ses voisins une seconde ! Mais que l'on soit convaincu que le meurtre a été commis pour que l'homme puisse épouser une autre femme, c'est alors que les bavardages vont bon train. C'est de la psychologie élémentaire. — Je ne suis pas responsable de ce que pense un sale paquet de commères ! protesta le médecin avec irritation. — Bien sûr que non ! Mais vous pourriez parfaitement revenir vous asseoir et répondre à ma question. Lentement, à contrecœur presque, le médecin vint reprendre son siège. — J'imagine, commença-t-il, empourpré jusqu'à la racine des cheveux, qu'on a parlé de Miss Moncrieffe. Joan Moncrieffe est ma laborantine, une jeune fille fort bien. — Depuis combien de temps travaille-t-elle pour vous ? — Trois ans. — Votre femme l'aimait-elle ? — Euh... non, pas beaucoup. — Elle était jalouse ? — C'était ridicule ! Poirot sourit. — La jalousie des femmes légitimes est proverbiale. Mais laissez-moi vous dire quelque chose. Si dénuée de fondement, si extravagante qu'elle puisse paraître la jalousie est presque toujours basée sur la réalité. On dit, n'est-ce pas, que le client a toujours raison ? Il en est de même pour un époux jaloux. — Ça ne tient pas debout, répondit le médecin avec fougue.. Je n'ai jamais adressé une parole à Joan Moncrieffe que ma femme n'aurait pu entendre. — C'est possible mais cela ne modifie pas la véracité de ce que je viens de vous dire. Docteur, je suis prêt à faire tout mon possible pour vous, mais j'ai besoin de votre franchise absolue, sans égard pour les apparences ou pour vos sentiments personnels. Il est vrai, n'est-ce pas, que vous vous êtes désintéressé de votre femme quelque temps déjà avant sa mort ? Oldfield garda le silence pendant quelques minutes. — Cette affaire me tue, dit-il enfin. Je dois espérer. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que vous pourrez faire quelque chose pour moi. Je vais être honnête avec vous, monsieur Poirot. J'ai été, je le crois, un bon mari pour ma femme mais je ne l'ai jamais réellement aimée. — Et cette jeune fille, Joan ? Le front du médecin s'embua d'une fine couche de transpiration. — Je... je lui aurais déjà demandé de m'épouser sans ces horribles racontars. (A suivre...)