Résumé de la 11e partie - Au tribunal, il ressort que Norma, pourtant plus âgée, était totalement dominée par Mary... Mary demandera plus tard aux deux femmes agents qui la gardent ce que veut dire «psychopathe». Elles lui répondront qu'elles ne le savent pas elles-mêmes et, ajoutera l'une d'elles : «Si, d'ailleurs, je l'avais su, comment expliquer cela à un enfant ?...» En rentrant des audiences, Mary commence à avoir très peur. Elle dit à ses gardiennes : — J'ai l'impression que tout cela est un rêve, que ce n'est jamais arrivé. Est-ce que vous croyez que je vais rentrer un jour dans ma maison ? Je voudrais dormir dans mon lit à moi. Est-ce que vous croyez que j'aurai trente ans ? Elle se défend, vis-à-vis d'elles, avouant pour la première fois implicitement sa culpabilité : — Ce n'est pas mal de tuer. Nous mourons tous, de toute façon... Le vendredi 13 décembre est consacré au réquisitoire et aux plaidoiries. Rudolph Lyons fait nettement la différence entre les deux inculpées... Normal pourtant âgée de treize ans, a subi l'influence de Mary, qui la domine totalement. M. Lyons rappelle les mensonges et la ruse diabolique de Mary. Il s'attarde particulièrement sur la machination visant à accuser du crime un enfant innocent. Sans son alibi, A. aurait pu être sérieusement inquiété, car il jouait souvent avec Brian, et Mary l'avait choisi pour cela. M Smith, avocat de Norma, fait une plaidoirie émouvante, mais sans accabler Mary. — Elle souffre de psychopathie. Ce n'est pas sa faute si elle a grandi comme ça. Ce n'est pas, sa faute si elle est venue au monde... L'avocat de Mary, Harvey Robson, plaide à son tour. Pour la première fois, la salle est pleine de correspondants étrangers, qui ne sont venus que pour cette séance... M. Robson rappelle la loi anglaise. Au-dessous de dix ans, l'enfant ne distingue pas le bien du mal et ne peut pas commettre un crime. De dix à quatorze ans, il est présumé être dans la même disposition d'esprit ; cependant, cette présomption est réfutable. — Le seul fait pour un enfant de cet âge de commettre un acte qui serait un crime chez un adulte ne suffit pas à le condamner. Il faut qu'il en soit conscient, qu'il soit «coupable en esprit»... Avant le verdict, le Dr Westbury a fait le tour des hôpitaux psychiatriques pour savoir lequel pourrait accueillir Mary si elle était condamnée; tous ont eu trop peur et ont refusé. Le 16 décembre, les plaidoiries sont closes et, conformément au code britannique, le président Cusack prend la parole pour résumer les débats. Il prononce des généralités de manière plutôt embarrassée. — Sans doute, certains pensent aujourd'hui qu'il est déplacé de soumettre des fillettes de cet âge à un jugement par juge et jury, avec tout le cérémonial d'une cour d'assises. Mais, mesdames et messieurs les jurés, voici toute la vérité : le Parlement a décrété, en promouvant cette loi, que tout enfant âgé de plus de dix ans peut passer en jugement lorsqu'il est accusé d'un crime. Vous et moi sommes tenus par la loi et nous devons l'appliquer telle qu'elle est et non telle qu'elle pourrait être si elle était remaniée, peut-être d'une façon plus conforme à nos désirs. Et surtout, en prenant votre décision, vous devez vous laisser guider non par votre cœur, mais par votre tête. Ne vous laissez influencer ni par votre sympathie pour ces deux fillettes, qui sont si jeunes et sous le coup d'une accusation si grave, ni par votre sympathie pour les parents et la famille des deux petits garçons qui ont perdu si tragiquement la vie, quels que soient les responsables de leur mort... (A suivre...)