Obstacle - Avec le désaccord au sein du Conseil de sécurité, la candidature palestinienne risque d'être compromise. Le Comité des admissions du Conseil de sécurité de l'ONU a pris acte de l'absence d'accord sur l'admission de la Palestine à l'ONU dans un rapport adopté hier. Ce document souligne que le Comité était «incapable d'émettre une recommandation unanime au Conseil de sécurité». Malgré cela, l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour a souligné devant la presse que les Palestiniens étaient «absolument déterminés» à poursuivre le processus de leur candidature à l'ONU. «Nous sommes plus déterminés que jamais à continuer ce processus jusqu'à ce que les conditions soient mûres au Conseil de sécurité pour que la Palestine devienne un Etat membre», a indiqué M. Mansour. Pour sa part, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a exhorté, hier, les Etats-Unis, qui opposent leur veto à l'admission de la Palestine à l'ONU, «à être plus sérieux». «Il faut qu'ils (les Etats-Unis) soient plus sérieux dans leur rôle d'intermédiaire entre nous et les Israéliens», a déclaré M. Abbas à Tunis. Les Palestiniens «poursuivront leurs efforts pour obtenir le statut d'Etat membre à part entière de l'ONU», a encore dit M. Abbas, avant d'ajouter : «Nous ne considérons pas comme un échec» l'absence d'accord, à ce jour, sur l'admission de la Palestine à l'ONU. L'ambassadeur allemand à l'ONU Peter Wittig a constaté qu'il n'y avait pas de majorité pour cette admission et qu'il y avait en outre une menace de veto américain. Israël est farouchement opposé à cette candidature et les Etats-Unis aussi, estimant qu'il faut d'abord une reprise des discussions directes entre Israël et les Palestiniens. Il faut désormais pour que le processus puisse continuer, qu'un Etat membre du Conseil de sécurité dépose un projet de résolution afin qu'il y ait un vote, soulignent des diplomates occidentaux. Ce pourrait être le Liban. Or en cas de vote, les Palestiniens risquent fort de ne pas réunir les neuf voix sur les quinze au Conseil nécessaires pour qu'il puisse formuler une recommandation favorable pour un vote définitif à l'Assemblée générale. Cependant, même au cas où les neuf voix seraient trouvées, les Etats-Unis, membre permanent du Conseil, ont déjà annoncé qu'ils opposeraient alors leur veto, ce qui torpillerait la candidature palestinienne. En cas de vote négatif ou de veto, les Palestiniens auraient encore la faculté de demander un vote à l'Assemblée générale de l'ONU où ils sont assurés de trouver une large majorité. Ce vote leur conférerait un statut intermédiaire d'«Etat non-membre observateur». Ils disposent actuellement d'un statut d'«entité observatrice». La France, la Grande-Bretagne et la Colombie ont indiqué la semaine dernière devant le Conseil qu'elles comptaient s'abstenir lors d'un vote éventuel. Le Brésil, la Chine, l'Inde, le Liban, la Russie et l'Afrique du Sud ont publiquement annoncé leur soutien à la candidature palestinienne. Le Nigeria et le Gabon n'ont pas encore annoncé leur intention mais ils devraient apporter leur soutien également.