A la faveur des chantiers de l'Aadl, plusieurs cités de la capitale tendent à se transformer en un véritable Chinatown. Et pour cause, ce sont des ouvriers chinois, engagés en force sur ces chantiers qui se sont mis à écouler une marchandise contrefaite, en particulier l'habillement. En effet, l'histoire commence avec ces ressortissants chinois qui se sont mis à écouler des vêtements au niveau des marchés informels. Profitant d'une irrépressible envie de la jeunesse algérienne de s'habiller «made in», ils se sont permis, à la grande joie d'adolescents, d'étendre à même le sol une variété de vêtements. Même la gent féminine chinoise s'est mise de la partie pour satisfaire la génération kangourou locale. Un paradoxe, les vendeurs de vêtements à la sauvette locaux trouvent un énorme inconvénient à l'émergence de ce phénomène de vendeurs d'habits venus de Pékin. Néanmoins, les revendeurs à la sauvette locaux trouvent un avantage à la prolifération de cette nouvelle catégorie «d'habilleur», venue dans les bagages des groupes industriels chinois. «Depuis que nos amis chinois ont investi la rue, la police nous laisse travailler en paix», disent certains jeunes vendeurs algériens versés dans le commerce de l'habillement. Reste que la plupart se bousculent vers les lieux squattés par les ouvriers chinois, ainsi que les boutiques ouvertes par les Asiatiques. Toutefois, le nombre de commerçants chinois est jugé actuellement insignifiant. «La présence chinoise dans le secteur de l'habillement n'a rien de gênant, au contraire. Ils nous vendent des vêtements moins chers qu'ailleurs. Avec eux, nous trouvons notre compte… et pour notre goût», disent plusieurs clients au niveau d'un magasin géré par des ressortissants chinois au niveau de la rue Hassiba-Ben-Bouali à Alger.