Sur les quelque 750 à 800 travailleurs devant prendre en charge les travaux du site Bab-Ezzouar I, il n'en reste que 150. Août 2001-septembre 2004, voilà déjà plus de trois années qu'il a été procédé au lancement du programme des 20.000 logements location-vente. Prévue initialement dans 18 mois, la livraison de l'intégralité du projet risque encore une fois d'être renvoyée aux calendes grecques. La patience des acquéreurs a des limites, eux qui avaient nourri dans cette formule, des espoirs certains. En effet, même si les pouvoirs publics ont livré en juin dernier les premiers logements, ce qui a suscité confiance et réconfort chez les bénéficiaires, il reste que le rythme des travaux, dans les chantiers de la capitale, notamment ceux d'Alger, est très inquiétant. Une virée au niveau du site de Bab-Ezzouar I permet de constater de visu l'état auquel sont voués les projets. Le site sur lequel sont érigés pas moins de 34 immeubles, soit l'équivalent de 1600 logements est livré à l'anarchie. Les lieux qui étaient, au lancement du projet, une véritable ruche, se sont transformés aujourd'hui en un no man's land. De source sûre, nous apprenons que sur les quelque 750 à 800 travailleurs chinois devant prendre en charge les travaux du site Bab Ezzouar I, il en reste seulement 150, au point où certains immeubles viennent juste de sortir du sol. Le rythme des travaux y est à son plus bas niveau. D'après nos sources, le constat est identique au niveau de tous les sites de la capitale, en particulier à Sebala (Draria), Souidania et Saïd Hamdine. La raison de ces retards réside dans l'insuffisance de la main-d'oeuvre, à cause du refus du ministère des Affaires étrangères de délivrer des visas aux ouvriers chinois, après la réapparition du syndrome respiratoire aigu (Sras) en Asie. L'on signale surtout le manque de main-d'oeuvre qualifiée qui compromet la grande partie des travaux. Contactés par nos soins, M.Kamel Maïche, directeur général de l'Aadl, justifie les retards «considérables» dans l'avancement des travaux sur les sites de Bab Ezzouar I et II par la nature du sol «qui a nécessité le recours à un nombre important de pieux». En revanche à Sebala, poursuit le même responsable, les travaux ont été retardés «en raison de la présence des EAC et des indus occupants qui refusent de quitter les lieux et ce malgré les multiples tentatives de l'Aadl de régler cette question» Quant à la problématique d'octroi des visas d'entrée en Algérie pour les ouvriers chinois, M.Maïche a tenu à apporter la précision suivante: «Les autorités algériennes n'ont à aucun moment, refusé l'octroi de visas. Il s'agit uniquement du respect des mesures mises en place en la matière. Avant de poursuivre que le problème de la main-d'oeuvre qualifiée demeure entier et ce n'est pas uniquement les programmes de l'Aadl qui sont touchés par ce manque.» Devant cette situation, que font les pouvoirs publics, en premier lieu, le ministère de l'Habitat pour pallier ce déficit en matière de personnel? Le recours à la main-d'oeuvre locale n'est-elle pas à même de relancer les chantiers? D'autant plus que l'Aadl, est formelle: «La livraison du programme 2001 se fera avant la fin 2004.» Un engagement que M.Maïche a tenu, hier à réitérer, en annonçant «la livraison d'ici la fin de l'année en cours de 12.864 logements, en plus des 4817 déjà livrés». Devant cette situation de blocage, notamment le manque de personnel, qu'attendent les pouvoirs publics pour rassurer les acquéreurs qui commencent peu à peu à perdre espoir après des mois d'attente ? Que compte faire le département de M.Hamimid pour donner un coup d'accélérateur aux chantiers et mettre les entreprises de réalisation aussi bien nationales qu'étrangères devant leurs responsabilités en les amenant à respecter leurs engagements? Enfin pour illustrer le laisser-aller auquel sont voués les sites de l'Aadl, des actes de vandalisme ont été signalés dans certains logements de Bab Ezzouar. En effet, d'après des riverains, plusieurs appartements ont fait l'objet de visites nocturnes et ont été dépouillés des tuyaux en cuivre, destinés aux installations du gaz de ville.