Conséquence n Avec l?économie de marché et la mondialisation, l?Algérie n?échappe pas à l?arrivée des communautés étrangères. Après les Africains, c?est au tour des Chinois de s?intéresser, depuis quelques années, à l?Algérie. D?après des chiffres officiels, ils seraient 15 à 20 000 à s?y être installés ces cinq dernières années. L?arrivée massive de ressortissants chinois sur le territoire algérien a été bien perçue par la population locale, qui la considérait comme une «chance» pour des raisons économiques surtout. «Ils seront d?un apport précieux pour faire avancer les chantiers et contribuer à atténuer la crise du logement», disait-on à l?époque. Cinq ans plus tard, certains Algériens considèrent cet afflux migratoire comme une menace. «Les Chinois sont partout. Savez-vous qu?à cause d?eux, le textile de beaucoup de pays dans le monde est sérieusement menacé ? Allez dans n?importe quel magasin et vous allez trouver que plus de 50% de produits exposés sont made in China», souligne Omar, qui travaille dans une pharmacie qui jouxte une boutique chinoise, rue Hassiba-Ben-Bouali, à Alger. La communauté chinoise, particulièrement active et s?intégrant de mieux en mieux dans son pays d?accueil, commence donc à susciter une certaine inquiétude et la population se pose des questions sérieuses : faut-il avoir peur d?une arrivée massive des Chinois ? Existe-t-il une filière d?immigration chinoise ? un Chinatown en Algérie est-il possible ? Dans la rue, les gens mettent en doute les statistiques officielles. «D?après moi, la diaspora chinoise est constituée de plus de? 100 000 personnes ; ils sont partout mon frère ! Tu les rencontres à chaque coin de rue. En tout cas, moi je ne suis pas convaincu qu?ils ne sont que 15 ou 20 000», explique un jeune vendeur à la sauvette de Belcourt, qui a comme «voisine» une jeune vendeuse chinoise. Doit-on parler d?un «péril jaune» ? «On n?en est pas là», répond un entrepreneur algérien d?Ouled Fayet, qui explique que «la majorité de la diaspora chinoise en Algérie est constituée d?ouvriers sous contrat. C?est-à-dire qu?une fois le contrat terminé, ils retourneront chez eux. Quant aux artisans et vendeurs, ils ne sont pas aussi nombreux qu?on le croit. Ce sont les produits chinois (légalement écoulés par les importateurs, parce que la Chine est un très important partenaire économique de l?Algérie) qui font croire aux gens que ce sont ces commerçants chinois qui les écoulent».