Résumé de la 4e partie - La mère ne revenant pas, les petits se séparent en laissant le nid au plus jeune. La nuit suivante un incendie se déclare, brûlant le nid et l'oiseau... Dans la journée, les deux jeunes moineaux envolés la veille, vinrent faire un tour dans le lieu de leur naissance. Qu'est devenue la maison ? s'écrièrent-ils. Et le nid ? Tout a péri, et notre frère le querelleur aussi. C'est bien fait pour lui. Mais faut-il que ces maudites roses aient seules échappé au feu ! Et le malheur des autres ne les chagrine pas, ni ne les fait maigrir, elles ont toujours leurs grosses joues bouffies ! Je ne puis les voir, dit l'aîné. Allons-nous-en, c'est maintenant un séjour affreux. Et ils s'envolèrent. Par une belle journée d'automne, une bande de pigeons, noirs, blancs, tachetés, sautillaient dans la basse-cour du château. Leur plumage bien lissé brillait au soleil. On venait de leur jeter des pois et des graines. Ils couraient çà et là en désordre. En groupes ! en groupes ! dit une vieille mère pigeonne. Quelles sont ces petites bêtes grises qui gambadent toujours derrière nous ? demanda un jeune pigeon au plumage rouge et vert. Venez, gris-gris. Ce sont des moineaux. Comme notre race a la réputation d'être douce et affable, nous les laissons picorer quelques graines. En effet, voilà que deux des moineaux qui venaient d'arriver de côtés différents se mirent pour se saluer, à gratter trois fois de la patte gauche et à pousser un pip en point d'orgue. On fait bombance ici, se dirent-ils. Les pigeons d'un air protecteur se rengorgeaient et se promenaient fiers et hautains. Quand on les observe de près, on les trouve remplis de défauts ; entre eux, quand ils se croient seuls, ils sont toujours à se quereller, à se donner de furieux coups de bec. Regarde un peu celui qui a une si grosse gorge ! dit un des jeunes pigeons à la vieille grand-mère. Comme il avale des pois ! son jabot en crève presque ! Allons, donnez-lui une raclée. Courez, courez, courez ! Et les yeux scintillant de méchanceté, deux jeunes se jetèrent sur le pigeon à grosse gorge qui, la crête soulevée de colère, les bouscula l'un après l'autre. En groupes ! s'écria la vieille. Venez, gris-gris ! Courez, courez, courez ! Les moineaux faisaient ripaille ; ils avaient mis de côté leur effronterie native, et se tenaient convenablement pour qu'on les tolérât ; ils se plaçaient même dans les groupes au commandement de la vieille. Une fois bien repus, ils déguerpirent ; quand ils furent un peu loin, ils échangèrent leurs idées sur les pigeons, dont ils se moquèrent à loisir. Ils allèrent, pour faire la sieste, se reposer sur le rebord d'une fenêtre : elle était ouverte. Quand on a le ventre plein, on se sent hardi ; aussi l'un d'eux se risqua bravement dans la chambre. Pip, pip, dit le second, j'en ferais bien autant et même plus. Et il s'avança jusqu'au milieu de l'appartement. Il ne s'y trouvait personne en ce moment. En furetant à droite et à gauche, les voilà tout au fond de la chambre. Tiens ! qu'est cela ? s'écrièrent-ils. Devant eux se trouvait un rosier dont les centaines de fleurs se reflétaient dans l'eau ; à côté, quelques poutres calcinées étaient adossées contre un reste de cheminée ; derrière, un bouquet de bois et un ciel splendide. (A suivre...)