Résumé de la 2e partie - Hormis le terme «beau», les moineaux disent avoir compris le sens du chant de l'oiseau des bois... «Voilà mon véritable almanach, disait le mari ; c'est à cela que je vois que c'est bien aujourd'hui dimanche.» Et il donnait à sa femme un gros baiser. Que c'est fastidieux, toujours des roses ! dit la mère moineau. Tous les dimanches on renouvelait le bouquet ; mais pour cela le rosier ne dégarnissait pas de fleurs. Dans l'intervalle il était poussé des plumes aux petits moineaux ; ils demandèrent un jour à accompagner leur maman au fameux pigeonnier ; mais elle ne le permit pas encore. Elle alla leur chercher à manger ; la voilà tout à coup prise au lacet que des gamins avaient tendu sur une branche d'arbre. La pauvrette avait ses pattes entortillées dans le crin qui la serrait horriblement. Les gamins, qui guettaient sous un bosquet, accoururent et saisirent l'oiseau brusquement. Ce n'est qu'un pierrot ! dirent-ils. Mais ils ne le relâchèrent pas pour cela. Ils l'emportèrent à la maison, et chaque fois que le malheureux oiseau se démenait et criait, ils le secouaient. Chez eux ils trouvèrent un vieux colporteur, qui était en tournée. C'était un rieur ; à l'aide de ses plaisanteries il vendait force morceaux de savon et pots de pommade. Les galopins lui montrèrent le moineau. Ecoutez, dit-il, nous allons le faire bien beau, il ne se reconnaîtra plus lui-même. L'infortunée maman moineau frissonna de tous ses membres. Le vieux prit dans sa balle un morceau de papier doré qu'il découpa artistement ; il enduisit l'oiseau de toutes parts avec du blanc d'œuf, et colla le papier dessus. Les gamins battaient des mains en voyant le pierrot doré sur toutes les coutures ; mais lui ne songeait guère à sa toilette resplendissante, il tremblait comme une feuille. Le vieux loustic coupa ensuite un petit morceau d'étoffe rouge, y tailla des zigzags pour imiter une crête de coq, et l'ajusta sur la tête de l'oiseau. Maintenant, vous allez voir, dit-il, quel effet il produira quand il va voler ! Et il laissa partir le moineau qui, éperdu de frayeur, se mit à tourner en rond, ne sachant plus où il était. Comme il brillait à la lumière du soleil ! Toute la gent volatile, même une vieille corneille fut d'abord effarée à l'aspect de cet être extraordinaire. Le moineau s'était un peu remis et avait pris son vol vers son nid ; mais toute la bande des moineaux alentour, les pinsons, les bouvreuils et aussi la corneille se mirent à sa poursuite pour apprendre de quel pays il venait. Au milieu de ce tohu-bohu, il se troubla de nouveau, l'épouvante commençait à paralyser ses ailes, son vol se ralentissait. Plusieurs oiseaux l'avaient rattrapé et lui donnaient des coups de bec ; les autres faisaient un ramage terrible. Enfin le voilà devant son nid. Les petits, attirés par tout ce tapage, avaient mis la tête à la fenêtre. Tiens, se dirent-ils l'un à l'autre, c'est certainement un jeune paon. (A suivre...)