Constat - Le spectacle de files d'attente interminables et de bousculades est quotidien ces derniers temps devant la Grande poste de la ville. L'attente pour un client désireux de retirer de l'argent, peut durer «jusqu'à cinq heures et même plus», affirme Smaïl, un client rencontré sur place qui rapporte que chaque fin de mois il doit se pointer dès 5 heures du matin pour espérer pouvoir retirer sa paie dans la même journée. Le stress de l'attente donne souvent lieu à des bousculades et à des altercations entre clients et employés de la poste. Ces derniers s'attendaient à une diminution de la pression après l'Aïd el-Adha, mais la tension liée au manque de liquidités à Algérie Poste n'a fait qu'empirer, devenant le sujet de discussion favori des citoyens qui ne comprennent pas toutes ces contraintes pour accéder à leur propre argent. Les scènes de cohue et d'attente observées devant la Grande Poste peuvent également être constatées au niveau de tous les autres bureaux de poste de la ville notamment ceux de la cité des 500-Logements, des Allées et autres où des citoyens approchés par l'APS, laissent éclater leur colère devant cette situation jugée «aussi intenable qu'absurde». Si les retraités, des personnes âgées dont la santé ne peut supporter le stress des longues attentes et les bousculades sont les premiers à se plaindre de cette situation, les jeunes ne sont pas moins courroucés et à bout de nerfs comme le souligne Hanane, une étudiante de 20 ans rencontrée devant le bureau de poste de la cité des 500-Logements et qui s'indigne d'avoir à rater une demi-journée de cours à chaque fois qu'elle doit retirer sa bourse. Hanane affirme qu'elle-même et bon nombre de ses camarades étudiants en ont «ras le bol» de cette situation et réclament l'ouverture d'un bureau de poste dans l'enceinte universitaire. Outre la durée d'attente, des citoyens disent leur désarroi devant le fait que les sommes autorisées pour les retraits effectués ailleurs qu'à la recette principale, soient limités à 20 000 DA. «C'est proprement inadmissible», s'indigne Mustapha, un père de famille de 55 ans qui affirme que cette somme ne lui permet pas de faire face à ses nombreuses dépenses et qu'il se voit par conséquent obligé de se déplacer aux wilayas voisines pour retirer le complément de son avoir. Les employés d'Algérie Poste s'estiment, de leur côté, lésés par cette situation qu'ils imputent à l'insuffisance des liquidités fournies à Algérie Poste par la Banque Centrale d'Algérie. Pour leur part, les clients considèrent que les guichets de paiement ouverts dans les bureaux de poste demeurent «en deçà des besoins», un autre problème qui contribue, selon eux, à exacerber les tensions.