Le Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib a annoncé, hier, mardi, la formation de son gouvernement, réservant au moins deux ministères régaliens aux ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi. Ainsi, Oussama Jouili, un commandant ex-rebelle de la ville de Zenten, a été nommé à la Défense, tandis que le ministère de l'Intérieur a été confié à Faouzi Abdelali, de la ville de Misrata. «Je peux rassurer tout le monde : toute la Libye est représentée dans le gouvernement», a déclaré le Premier ministre. Outre le Premier ministre et les deux vice-Premiers ministres, le nouveau gouvernement compte 24 ministères. Certains ont été créés pour la première fois pour la prise en charge des familles des martyrs et des personnes disparues et pour la promotion de la société civile quasi inexistante sous le régime de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi. Le ministère des Affaires étrangères a été confié à Achour ben Khayal, ancien ambassadeur du régime libyen au Canada, avant de rallier l'opposition en exil dans les années 2000. Abdelrahmane ben Yazza, ancien responsable de la compagnie pétrolière italienne ENI, se voit confier le portefeuille crucial du Pétrole et du Gaz. L'avocat Fathi Terbel, membre du CNT et dont la détention provisoire le 15 février dernier avait déclenché une insurrection populaire à Benghazi à l'est du pays, qui s'était ensuite étendue au reste du pays, a, de son côté, été nommé ministre de la Jeunesse et des Sports. Le Conseil national de transition (CNT) a «préféré supprimer le ministère de l'Information» et se contenter d'un «comité» qui sera formé ultérieurement, selon Kib. Le nouveau gouvernement compte 25 hommes et seulement deux femmes ministres : Mabrouka al-Chérif Jibril aux Affaires sociales et Fatma Al-Hamrouch à la Santé. Dans un communiqué, le nouveau gouvernement de transition a annoncé ses priorités : tout d'abord «la sécurité, la stabilité et le retour à une vie normale en fournissant les services sociaux de base, en garantissant le retour des enfants à l'école et le paiement des salaires». Il s'engage également à «soutenir les efforts du CNT pour parvenir à la réconciliation nationale», et entend «reconstruire l'armée nationale et les forces de sécurité, et y intégrer les citoyens intéressés».