Gangrène - Avant d'aller vers la bonne gouvernance économique, des experts économiques recommandent de lutter contre certaines pratiques telles que la corruption, l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent. «La corruption, l'évasion fiscale, le marché informel... sont des problèmes qui doivent être absolument pris en charge par les pouvoirs publics dans la mesure où ils ne concourent nullement au développement de l'entreprise créatrice de richesses et d'emplois», a déclaré ce matin le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) Habib Yousfi sur les ondes de la chaîne III. Selon lui, les pouvoirs publics doivent prendre les mesures adéquates pour assainir notre économie qui est en train d'être gangrenée par un système (économique) qu'il a qualifié d'«écœurant». «Le problème de la corruption se pose avec acuité, d'où la nécessité aujourd'hui d'agir», a-t-il affirmé. La corruption inquiète et interpelle aujourd'hui les consciences de tout le monde : le politique, l'opérateur économique et le citoyen car c'est aussi un problème d'éducation civile. «Ce pays a besoin de comprendre que lorsqu'on veut gagner son pain, on doit le gagner grâce à son travail. Il ne faut pas attendre le gain facile et le gagner sur le dos des autres», a ajouté M. Yousfi. Selon lui, la propension de cette gangrène a atteint un niveau élevé au point qu'elle démobilise beaucoup d'opérateurs économiques dans beaucoup de secteurs. «Quand un opérateur produit un produit de consommation et qu'il constate que d'autres produits arrivent à un prix nettement plus bas, ce n'est pas une question de concurrence, mais une question de personnes qui ont évité de payer des droits d'entrée de certains produits dans le territoire algérien. (Droits de douanes)», a expliqué avec regret le président du CGEA. En outre, il citera l'exemple de certains opérateurs qui ne paient pas de taxes ni de charges. Dans le secteur du bâtiment travaux publics et habitat il parlera de transactions malhonnêtes dans l'attribution des marchés. «Lorsqu'il y a un appel d'offres, les cahiers des charges sont établis de manière à ce que l'honnête opérateur économique ne peut, en aucune façon, soumissionner. C'est fait exprès pour faire profiter des amis», a déclaré M. Yousfi. A une question de savoir si le patronat a fait des propositions dans ce sens pour éradiquer ce phénomène, il a affirmé que des propositions ont été faites lors des différentes rencontres tripartites. Selon lui, il faut mobiliser les potentialités internes afin de trouver les mesures à prendre pour lutter contre ce qu'il appelle le «mal économique» constitué par la corruption, l'évasion fiscale et le marché parallèle. «L'économie ne peut pas évoluer et avancer sans résoudre cette problématique», a-t-il conclu.