Le documentaire ‘La fin de la pauvreté ?' du réalisateur français Philippe Diaz, projeté mercredi soir à la cinémathèque d'Alger, tente de rendre la relation colonialisme-capitalisme-pauvreté plus explicite à l'ère de la mondialisation. Présenté dans le cadre des Journées du film engagé d'Alger, ce documentaire réalisé en 2009, s'intéresse à l'origine de la pauvreté dans le monde qu'il présente comme un fléau qui continue de toucher une grande partie des populations de pays ayant connu les affres de la colonisation. Il évoque aussi l'expropriation des biens et la confiscation des terres par les forces coloniales des populations autochtones d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud ainsi que le transfert des ressources et richesses naturelles depuis le XVIe siècle. Les conditions difficiles de travail de ces populations sont relatées par des témoignages récents de coupeurs de cannes à sucre au Brésil et des mineurs boliviens ainsi que des paysans kenyans, pour insinuer que l'indépendance de ces pays n'a pas ramené l'indépendance économique. Le film dévoile les fossés creusés entre pays riches et pays pauvres suite au fonctionnement du capitalisme et pointe du doigt ce système économique dans l'apparition d'autres fléaux sociaux, comme la prostitution, la consommation de drogue et le chômage. Le réalisateur a voulu rechercher les causes de ce constat amer en se basant sur des propos d'historiens et d'économistes, appuyés par des images récoltées dans des milieux pauvres de par le monde. Il a mis aussi au clair le paradoxe que vit le monde actuel, un monde où les sciences et les technologies sont à leur apogée alors que des millions d'être humains continuent à vivre dans la misère avec des moyens primitifs.