Décision - Les travailleurs de l'éducation trancheront, aujourd'hui, sur le mode de gestion des œuvres sociales. Il s'agit d'un double scrutin où les travailleurs doivent se prononcer sur le mode de gestion des œuvres sociales. «Ce rendez-vous tant attendu par les travailleurs de l'éducation débutera à 9 heures et se poursuivra jusqu'à 14 heures au niveau des établissements», selon le SNTE. Hier, Abdelkrim Boudjenah, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), qui a fait cette annonce, a longuement critiqué «les syndicats favorables à la gestion centralisée et qui ont un seul objectif : accaparer les fonds des œuvres sociales représentant une cagnotte de 2 000 milliards de centimes à des fins politiques et même personnelles». Et de poursuivre : «Ce sont des gens du même parti qui sont en train de faire de la propagande en prévision des prochaines élections législatives.» Lors d'un point de presse qu'il a animé à l'école Aïssat-Idir à Alger, M. Boudjenah a qualifié leur démarche de «fausse» et d'erronée. «Nous voulons lever toute ambiguïté sur ce complot politique qui risque d'induire en erreur l'ensemble des travailleurs du secteur de l'éducation, mais aussi l'opinion publique.» M. Boudjenah réfutera plus loin l'argumentation selon laquelle la solidarité ne peut être consacrée que par une gestion centralisée (commissions nationale et de wilayas), précisant que la véritable solidarité se fait entre les travailleurs. Le SNTE réitère sa position : «Nous optons pour la gestion locale conformément au document n° 02, c'est-à-dire un budget affecté aux établissements qui permettra aux travailleurs de gérer eux-mêmes leurs fonds en préservant les principes de transparence et de solidarité.» Faisant allusion au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et à l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), M. Boudjenah affirme qu'il y a eu beaucoup de dépassements, citant par exemple certains candidats (enseignants) qui ont osé interrompre leur classe pour rejoindre les rangs de la campagne électorale qui s'est étalée sur 4 jours. Nombre d'entre eux ont même dépassé le délai de cette campagne. «Je suis surpris de les voir dépenser de l'argent pour des dépliants qui coûtent une fortune, c'est comme s'il s'agissait d'une campagne présidentielle !» s'est-il indigné. Dans le même ordre d'idées et suivant la même logique, il dira que les deux syndicats tentent d'induire en erreur les travailleurs en leur faisant des promesses qu'ils ne pourront jamais tenir. «Il est impossible de construire un hôpital et des milliers de logements avec l'argent des œuvres sociales, sans compter la prise en charge médicale, surtout quand il s'agit d'un acte chirurgical». Ce syndicaliste argumente encore en signalant que «200 adhérents aux deux syndicats ont renoncé à leur candidature et ont rejoint le SNTE, nous en avons les preuves.»