La décentralisation de la gestion des œuvres sociales a mis le feu aux poudres. Abdelkrim Boudjenah, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), a critiqué hier, lors d'un point de presse organisé à l'école Aïssat Idir à Alger, la démarche proposée par d'autres syndicats. Le SNTE révèle un reliquat des œuvres sociales gelé pendant plus de 7 ans entre 1988 et 1994. Le montant gelé est estimé à 7,5 milliards de dinars cette année, selon le SNTE. Faisant allusion au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et à l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), M. Boudjenah se positionne contre l'élection des représentants qui auront pour tâche la gestion des œuvres sociales. «Il y a ceux qui veulent utiliser l'argent des œuvres sociales à des fins politiques», souligne-t-il. Pour la commission nationale, le SG du SNTE déclare qu'il est pour la constitution d'une commission qui gèrera les œuvres sociales, à condition que les syndicats participent en désignant des représentants. Dans le cas où les syndicats optent pour le scrutin, M. Boudjenah déclare qu'il ne croit pas au vote au niveau de l'académie. «Car il n'y a jamais eu de vote normal en Algérie», estime-t-il. Néanmoins, le SG du SNTE n'est pas contre le vote au niveau des établissements. Le SNTE propose un «fonds de solidarité» et des contrôleurs pour la gestion de ce fonds, tout en contestant : «La construction des hôpitaux ne doit pas se faire avec l'argent des œuvres sociales.» «La construction des hôpitaux est l'affaire de l'Etat», juge le SNTE. Les autres syndicats autonomes, à l'instar du Cnapest et du CLA, estiment que la garantie de la transparence dans la gestion de l'argent des œuvres sociales passe par l'organisation des assemblées générales au niveau de chaque établissement. Si le CLA donne la possibilité à cette assemblée de décider de la formule à donner à la gestion de cet argent, le Cnapest, quant à lui, trouve que les représentants élus au niveau des établissements vont participer à l'élection des membres de la commission au niveau de la wilaya. Cette dernière va participer à son tour à l'élection des membres de la commission nationale. «Cette procédure permettra de faire barrage à l'UGTA dans la mesure où les syndicats en tant que structure seront écartés», affirme Nouar Larbi, secrétaire général du Cnapest.D'après ce syndicaliste, cette manière d'agir permettra même à ceux qui ne sont pas adhérents aux syndicats de participer à la gestion des œuvres sociales.