Vote - La loi organique relative aux partis politiques a fait l'objet d'un débat houleux, hier, à l'Assemblée populaire nationale (APN) avant son adoption à la majorité par les députés. Les avis des formations politiques étaient mitigés autour de cette question. Certaines d'entre elles ont estimé que le projet ne différait pas du précédent et comportait des lacunes qui ne favorisaient pas l'instauration d'un climat de concurrence loyale entre les partis. Certains autres en revanche étaient en faveur de ce projet. Les représentants du peuple ont entamé le vote article par article, lors d'une séance plénière présidée par le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, en présence du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Alors que le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) ont voté pour le projet de loi, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le Parti des travailleurs (PT) se sont prononcés contre. Les représentants du parti Ennahda ont, quant à eux, quitté la salle avant le vote. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) était absent lors de cette séance plénière. Le MSP justifie sa décision de voter contre le projet par le fait que «les réformes ont été vidées de leur substance et instrumentalisées à des fins politiques», ce qui fait perdre l'occasion de concrétiser «la volonté populaire». Le Parti des travailleurs était sur la même longueur d'onde et a exprimé son mécontentement. «Sur les quinze amendements que nous avons proposés, seul un a été retenu», affirme un peu ironique un député du PT. Le parti Ennahda a dénoncé le monopole de la majorité sur les amendements introduits au texte. Intervenant à l'issue de l'adoption de la loi par l'APN, M. Ould Kablia a affirmé qu'à travers cette adoption, les députés «ont apprécié à leur juste valeur les opportunités qu'offre cette avancée en matière d'expression politique dans le cadre de règles claires et de garanties assurées par la justice au plus haut niveau». Il a estimé dans ce sens que l'adoption de cette loi par les députés signifie le soutien au processus des réformes et la disposition à les accompagner en toute responsabilité «partant de votre conviction quant à notre capacité de mener à bien ces réformes». Soulignons enfin que 165 propositions d'amendement ont été formulées par les députés à ce projet de loi comprenant 87 articles définis sous sept titres relatifs aux partis politiques, aux conditions et aux modalités de leur création, ainsi que de leur organisation et fonctionnement.