Au terme d'une rencontre très animée, le FC Barcelone est allé s'imposer hier soir sur la pelouse du Real Madrid (3-1), et a remporté son troisième clasico en 2011. Grâce à cette victoire, les Blaugrana prennent les commandes de la Liga. Pour la première fois depuis plusieurs années, le Real Madrid s'avançait vers un clasico, le 216e du nom, dans la peau du favori après un début de saison idyllique. En Liga comme en Ligue des champions, la maîtrise des Merengue laissait supposer que les protégés de José Mourinho étaient cette fois supérieurs à une formation du FC Barcelone bien moins souveraine depuis la reprise. Tout ceci n'était qu'un leurre. De nouveau balayé (1-3) devant son public par les Catalans, le Real a encore mesuré le fossé qui le sépare du champion d'Espagne et d'Europe en titre. Après un but très rapide de Benzema, Sanchez (30') se chargeait de ramener les deux équipes à égalité, avant que Xavi (53'), d'une reprise pleine de réussite, ne trompe Casillas dès le retour des vestiaires. Maître des débats après le repos, le Barça aurait pu l'emporter bien plus largement avec un peu plus de réalisme. Le but de Fabregas (66e), son huitième en dix titularisations en Championnat, est finalement venu mettre un terme à tout suspense. Grâce à cette troisième victoire en sept confrontations face au Real Madrid en 2011, le FCB, qui compte un match de plus au compteur, prend les commandes de la Liga à la différence de buts. Quelle que soit la philosophie de jeu ou la tactique mise en place par Madrid, rien n'y fait : le patron, c'est bien le Barça ! Mourinho : «De la chance» Les deux buts d'écart à l'arrivée (3-1) et la baisse de régime du Real Madrid au fil de son match contre le FC Barcelone n'ont pas ébranlé José Mourinho. L'entraîneur portugais de la Maison Blanche a insisté sur l'importance de «la chance» dans l'issue du Clasico de samedi. «Je pense que cette défaite, c'est la conséquence de ce qu'est le football : un jeu, a-t-il déclaré en conférence de presse. La chance a joué un rôle important. A 1-0, nous avons eu la balle du 2-0. Normalement, nous l'aurions fait car Cristiano (Ronaldo) la met dedans». Le technicien portugais a par ailleurs glissé un soupçon de polémique concernant une faute de Lionel Messi, déjà averti, en première mi-temps. «Pour moi, cela vaudrait une expulsion de Messi. Mais je ne dirai rien de plus avant de voir les images pour ne pas être injuste». Pour Mourinho, la différence de niveau constatée en deuxième mi-temps où les Catalans ont de plus en plus contrôlé le jeu se résumerait au même enjeu. «La première période était équilibrée. En deuxième mi-temps, le (deuxième) but, c'est purement de la chance et rien d'autre. Pas de talent, ni un échec». Guardiola : «Ils vont rester nos plus grands rivaux» Du côté des vainqueurs du jour, le bilan est plus clair. «Nous avons été nettement supérieurs à Madrid, malgré l'erreur que nous avons commise dès la première minute. L'enjeu, c'était de ne pas perdre notre philosophie, a estimé Xavi. Nous avons mérité notre victoire». Pep Guardiola titille même un peu le camp madrilène en expliquant. «Je pensais que cela serait plus dur de revenir au score, mais cela n'a pas été le cas. Nous sommes passés à une défense à trois pour que Busquets joue vers l'avant et crée des espaces». Ce nouveau succès du Barça dans les confrontations directes avec son rival historique permet aux Catalans de revenir à égalité de points, avec un match en plus. Un rebondissement dans le championnat ? «Ce match est un tournant. Nous repartons avec un gros moral. Je ne pense pas qu'ils vont s'enfoncer. Ils vont jouer le match qui leur reste (contre Séville), ils vont partir en vacances et ils vont rester nos plus grands rivaux», tempère Guardiola. Xavi : «De loin supérieurs» Pour Xavi, il n'y a pas de doute, le Barça a de loin été supérieur au Real Madrid hier soir (3-1). «Nous avons été de loin supérieurs à Madrid, malgré l'erreur que nous avons commise à la première minute. Notre philosophie est d'être courageux et ne pas gagner ici autrement», s'est enthousiasmé Xavi après la victoire. «Cela a été un grand match sur toute la ligne et nous avons été de loin supérieurs à Madrid. La question a été de ne pas perdre notre philosophie. Victor a été très courageux parce qu'il a joué tous les ballons, après son erreur. Nous méritons la victoire. Cette victoire est pour nous un tournant. Je suis très heureux de la victoire. La chose importante est de gagner des titres, mais je suis également satisfait sur le plan personnel. Maintenant, nous allons essayer de gagner un autre titre (la Coupe du monde des clubs). Ce sera difficile d'y arriver. Nous ne devons pas nous relâcher». Benzema dans l'histoire des clasicos Le Clasico est parti tambour battant à Madrid puisque Karim Benzema a ouvert la marque au bout de 21 secondes seulement ! Une passe de Di Maria a été contrée, profitant à Özil qui a vu sa frappe déviée mais revenir sur Benzema. L'attaquant du Real n'a pas manqué l'occasion en trompant de près Valdès. Benzema a inscrit ainsi le but le plus rapide de toute l'histoire du Clasico espagnol. Un bonheur qui allait être de courte durée pour une formation désorientée face à la justesse et la maîtrise technique catalane. Malgré ce but rapide, le Real Madrid s'est incliné 3-1 à domicile face au FC Barcelone. Après la rencontre, le joueur avait envie de passer rapidement à autre chose. «On a fait une bonne entame. Après, ils étaient là... Que dire de plus ? On est très déçus», a réagi l'attaquant français, excellent lors de ce Clasico. Sanchez à la hauteur Pour son premier Clasico en championnat, Alexis Sanchez a répondu aux attentes de Pep Guardiola qui l'a titularisé au détriment de David Villa. Le Chilien, auteur de l'égalisation, a livré un match plein et confirmé tout son talent. Xavi mais aussi Messi ont également séduit. L'Argentin n'a pas marqué mais a largement contribué à la victoire barcelonaise (3-1) sur la pelouse de Santiago Bernabeu. Titulaire surprise à la place de Villa, le Chilien a peiné à entrer dans le match. Sanctionné d'un carton pour une faute sur Di Maria, il s'est réveillé et a remis le Barça sur la voie en égalisant d'une belle frappe croisée sur un service de Messi. Une bonne deuxième période où il a martyrisé la défense madrilène, tout en puissance et en agilité. Messi évite de justesse le rouge ! Que serait-il arrivé si l'arbitre de la rencontre, Borbolan, avait osé sortir le carton rouge (peut-être sévère) pour sa deuxième faute sur Xabi Alonso peu avant la pause ? Mourinho a glissé un soupçon de polémique concernant une faute de Lionel Messi, déjà averti, en première mi-temps. «Pour moi, cela vaudrait une expulsion de Messi. Mais je ne dirai rien de plus avant de voir les images pour ne pas être injuste». L'Argentin, tendu et averti pour une contestation, a ensuite pris le dessus, gagnant son duel à distance avec Ronaldo après avoir offert le premier but à Sanchez. Il n'a pas marqué, mais n'en a pas moins pesé pour autant, étant impliqué sur tous les buts. Et de 8 pour Fabregas Le FC Barcelone a pris le large à Santiago-Bernabeu dans le clasico qui l'oppose au Real Madrid hier soir grâce à un but de Fabregas. Sur un centre de Daniel Alves venu de son aile droite, l'ancien Gunner a repris de la tête au deuxième poteau et trompe Iker Casillas. 3-1 pour le Barça après 66 minutes de jeu ! D'abord en difficulté dans son positionnement, il s'est attaché à jouer simple, décrochant beaucoup. Avant de trouver l'ouverture de la tête, marquant son 8e but en 10 titularisations cette saison. Forcément marquant. Il a été remplacé par Keita à la 78e minute. Ronaldo a raté son match Particulièrement attendu, Cristiano Ronaldo est passé totalement à côté du clasico perdu par le Real Madrid face au FC Barcelone (1-3) à Santiago-Bernabeu. Le meilleur buteur merengue s'est montré incapable de faire la différence face au grand rival. Et la presse lui tombe dessus. Globalement, les duels face au FC Barcelone sont de mauvais souvenirs pour Cristiano Ronaldo. Le premier clasico du championnat 2011/2012 n'a pas échappé à la règle. Le Real Madrid a subi la loi du Barça devant son public (1-3) et CR7 est passé totalement à côté de son match. Maladroit, mal inspiré, il n'a jamais pesé sur une rencontre où il était pourtant particulièrement attendu. Et où il a eu les occasions pour être décisif. Franchement discret jusqu'ici, le Portugais a eu une énorme opportunité d'offrir le break au Real après l'ouverture du score de Karim Benzema au bout de vingt grosses secondes de jeu. Idéalement servi par l'attaquant français à l'entrée de la surface, Cristiano Ronaldo a dévissé sa reprise, envoyant le ballon largement à côté du cadre, à la 25e minute du jeu. Une prestation bien maigre pour l'un des finalistes du Ballon d'Or, auteur de pas moins de 49 buts en 49 matches avant ce clasico, et dont Madrid attendait forcément beaucoup plus pour une telle affiche. Sa sortie manquée n'est pas passée inaperçue. Une partie du public de Santiago-Bernabeu ne s'est pas privée de siffler sa star à l'issue de la rencontre. Marca lui a décerné un 1, la pire note parmi les joueurs du Real Madrid.