Le pire a été évité de justesse hier avec l'effondrement d'une terrasse de l'immeuble sis au 35 avenue Colonel Lotfi. Hier, le problème du vieux bâti s'est reposé avec acuité : des femmes, des enfants, des vieillards ont passé la nuit sous la pluie et le froid, et dans l'indifférence la plus totale de la part des autorités locales. Il était 16 heures quand la terrasse d'un immeuble situé au 35, avenue colonel Lotfi à Bab El-Oued s'est effondrée, semant une panique indescriptible au sein des occupants de cet immeuble de deux étages. Les familles vivant sous cette terrasse étaient encore sous le choc à notre arrivée. Une demeure sur la terrasse est également inclinée et menace de s'effondrer. Les services de la Protection civile qui se sont déplacés sur les lieux, signalent le risque d'effondrement de l'immeuble, qui, effectivement, menace ruine. «Bien avant que ne se produise cet effondrement, nous avons tiré la sonnette d'alarme, sans que personne daigne prendre en charge notre situation», dit un citoyen en colère. «Depuis l'année 2004, je n'ai pas cessé d'alerter les élus locaux, les services techniques de l'APC et l'Opgi. Partout, c'est la politique de l'autruche», crie à tue-tête un habitant de cet immeuble qui a failli perdre la vie. «C'est par miracle que cet enfant a eu la vie sauve», tempête un autre. Les citoyens qui se sont déplacés à l'APC, ont récolté une fin de non-recevoir. «Le P/APC que nous voulions rencontrer était absent, ses adjoints aussi. C'est le secrétaire général de la municipalité qui nous a reçus, pour nous dire qu'il ne pouvait rien faire. Il nous a orientés vers les services de la Wilaya déléguée. Il refuse d'assumer ses responsabilités. Dans ce cas-là, ils n'ont rien à faire à la commune s'ils sont incapables de prendre en charge des citoyens en détresse», nous disent ces habitants sinistrés depuis hier après-midi. «Au niveau de la wilaya déléguée, nous avons trouvé les portes hermétiquement fermées», ajoutent nos interlocuteurs. Dans la nuit, ce sont des images désolantes et poignantes qui s'offraient à nous. Des enfants, des femmes, des vieillards se serraient les uns contre les autres pour se protéger du froid et de la pluie. Les commentaires allaient bon train. Des menaces pour investir la rue et se faire entendre par les autorités locales sont préconisées par ces citoyens gagnés par le désespoir. «Sont-ce vraiment des représentants du peuple ces opportunistes de l'APC qui refusent de prendre en charge leurs électeurs ?», s'interrogent certains. «Faut-il brûler des pneus comme le font certains pour se faire entendre ? », disent d'autres qui donnent raison à ceux qui obtiennent leurs droits par la force. «Ils ne veulent pas avoir affaire à des personnes calmes et tranquilles», ajoutent d'autres. Le P/APC, Hacène Kettou que nous avons contacté au téléphone, avait son portable éteint durant toute la nuit. Les autres élus étaient également aux abonnés absents. Quant au secrétaire général, il nous transmet un message de non-recevoir par le biais d'un agent de sécurité. «Je n'ai aucune déclaration à faire à la place du P/APC. C'est lui le maire, ce n'est pas moi, vous dit le secrétaire général», nous dit celui qui n'est pas censé être le messager du secrétaire général, ni l'interlocuteur de la presse.