En juin 109, le général Metellus prit la relève. Dès son entrée en fonctions, pensant qu'il ne devait pas attendre le concours de son collègue, il dirigea exclusivement ses pensées vers la guerre dont il se trouvait chargé. Comme il n'avait aucune confiance dans l'ancienne armée, il enrôle des soldats, tire des secours de tous côtés, rassemble des armes, des traits, des chevaux, des équipages militaires, des vivres en abondance, enfin pourvoit à tout ce qui devait être utile dans une guerre où l'on pouvait s'attendre à beaucoup de vicissitudes et de privations. Tout concourut à l'accomplissement de ses dispositions : le sénat par son autorité, les alliés, les Latins et les rois, par leur empressement à envoyer des secours spontanés, enfin tous les citoyens par l'ardeur de leur zèle. Tout étant prêt, arrangé selon ses désirs, Metellus part pour la Numidie, laissant ses concitoyens pleins d'une confiance fondée sur ses grands talents et particulièrement sur son incorruptible probité ; car, jusqu'à ce jour, c'était la cupidité des magistrats romains qui avait ébranlé notre puissance en Numidie et accru celle des ennemis. Dès que Metellus fut arrivé en Afrique, le proconsul Albinus lui remit une armée sans vigueur, sans courage, redoutant les fatigues comme les périls, plus prompte à parler qu'à se battre, pillant les alliés, pillée elle-même par l'ennemi, indocile au commandement, livrée à la dissolution.