Le bâtiment qui fait office actuellement de musée d'Hippone possède lui-même une véritable histoire. Il a été, ainsi, tour à tour, un fortin de l'armée coloniale, un pénitencier, un local agricole, et plus tard durant la Seconde Guerre mondiale, il a servi de poste de défense contre les aéronefs (DCA). Visite guidée d'un lieu pétri d'histoire. Situé sur un monticule appelé Gharf El Atrane, le musée domine, aujourd'hui, le site archéologique d'Hippone. Ce musée qui abrite encore, au-delà des vicissitudes, l'ensemble des objets découverts lors des différentes campagnes de fouilles qu'a connues Annaba et ses environs représente aujourd'hui une accumulation appréciable de pans entiers de notre mémoire collective. Et pour accéder à ce lieu riche en promesses, il faut prendre un chemin montant bordé, de part et d'autre, de chapiteaux, de jarres et de meules antiques. On peut admirer, à un moment donné, sur le côté gauche, une stèle libyque portant des inscriptions en latin et en punique et érigée, semble-t-il, à la gloire d'un proconsul romain. Dépassé le pas d'une porte cochère, on se retrouve alors dans la cour intérieure du musée où l'on peut voir, le long des allées, une collection de stèles et de bas-reliefs. A l'intérieur de la bâtisse, on est accueilli, au rez-de-chaussée, dans la salle des mosaïques par Vue générale d'Hippone, la Mosaïque des Amours vendangeurs, la Mosaïque de la Chasse et la Mosaïque du Dieu Océanus. Les couleurs vives de ces mosaïques et la richesse de leur décoration témoignent non seulement du faste des villas de riches propriétaires romains mais restituent également une expression artistique qui ne cesse de jeter son éclat à travers les âges. La deuxième salle du rez-de-chaussée abrite, quant à elle, de nombreuses sculptures dont notamment une tête de Vespasien, une statue d'Aphrodite voilée et un trophée, une pièce dont on dit qu'elle est unique au monde par ses dimensions (2, m 45). Cette sculpture en bronze d'une valeur considérable aurait été commandée pour célébrer la victoire de Jules César sur Juba Ier, le dernier roi numide. A l'étage, la salle d'exposition recèle de nombreuses vitrines et tables vitrines où l'on peut admirer des objets domestiques d'époque, des poteries en céramique, des lampes à l'huile, des statuettes, des pièces de monnaie numides et romaines, des objets de toilette et enfin des bijoux. Bref, un vrai trésor. Un trésor inestimable.