Littérature - L'Etrangleur d'Alger signé Azdine sous le pseudonyme d'Aomar Derradji est le premier polard des éditions Apic paru dans la collection Apic noir polard. Cette collection s'ajoute à Dissonance et Résonance qui, elles, s'ajoutent à la collection classique. «C'est nouveau en effet», dira Samia Zennadi Chikh, directrice des éditions Apic, qui ajoute : «C'est le premier d'une collection qu'on espère riche et rapidement suivi par d'autres textes » A la question de savoir pourquoi une collection consacrée au polard, Samia Chikh répondra : «Parce que justement beaucoup de gens préfèrent les romans policiers, vu qu'il s'agit de lectures plus légères que celles d'un roman ou d'un essai.» Cela fait un bon moment que les éditions Apic existent, d'où la question pourquoi ont-elles attendu jusqu'à maintenant pour faire paraître ce genre de texte, voire se consacrer à ce type de littérature ? «On attendait le bon texte, donc ce polard est passionnant par le personnage principal qui est très attachant et par une énigme qui accroche le lecteur.» En outre, Samia Zennadi Chikh explique que «les éditions Apic ont reçu effectivement beaucoup de textes (dans le genre polard) et on en a d'autres qui sont en cours de travail, en partenariat, bien sûr, avec les auteurs». « Il y a des jeunes auteurs qui s'intéressent à l'écriture du roman policier, ça existe en Algérie », affirme-t-elle. Samia Zennadi Chikh affirme que le texte édité – L'Etrangleur d'Alger – a été reçu parmi tant d'autres textes. Il ne s'agit donc pas d'un texte commandé. Elle souligne également que «la qualité des textes est relativement équilibrée entre le style, la description, les personnages, l'énigme et que d'autres, en revanche, manquent de conviction». Le polard, qui est une littérature à part entière, avec ses proportions et ses spécificités, son empreinte et son rythme ou sa résonance, reste un genre littéraire minoritaire. «Il y a très peu de gens effectivement qui se livrent à ce genre d'écriture parce qu'on commence tout juste à s'y consacrer », dit-elle et d'expliquer : «Ce n'est pas encore une tradition, parce que d'abord nos pères fondateurs de la littérature algérienne n'ont pas écrit de polard.» «Cela va être une tradition nouvelle qui va s'installer progressivement, car, constate-t-elle, de toutes les manières, le lecteur algérien est très polard, il y en a beaucoup qui préfèrent le roman policier, surtout après une journée longue et éreintante. Ils préfèrent plonger dans une ambiance légère et faites d'énigmes et de sensations.» La question qui, par ailleurs, se pose est de savoir si éditer un polard ne serait pas une aventure, un acte hasardeux ? A cette question, Samia Zennadi Chikh répond : «Je ne pense pas. Je pense que s'il n'y a pas de risque dans l'édition, il vaut mieux se faire appeler vendeurs de papiers.» Elle a, ensuite, précisé : «Editer un polard est moins risqué que d'éditer la poésie.» Samia Zennadi Chikh souligne la volonté et le projet de renouveler cette expérience.