La jalousie est certainement un sentiment négatif puisqu?elle pousse celui qui la ressent à convoiter le bien d?autrui ou à s?attacher de façon maladive ? et malsaine ? à une personne ou à un avantage que l?on ne veut pas partager avec les autres : lghira, dit-on en arabe, tismin en berbère et, dans cette dernière langue, tissemamin (jalousie acide). La jalousie est acide puisqu?elle corrode le c?ur et nourrit les mauvais sentiments, mais la jalousie est loin d?être un sentiment totalement négatif. «Li may ghirch ma?andouch lqalb» ( qui n?éprouve pas de jalousie n?a pas de c?ur), dit le dicton. La langue algérienne en fait même le moteur de sentiments nobles : être jaloux de son pays, de son honneur, de sa religion, de ses origines, de sa langue signifie qu?on manifeste un attachement à ceux-ci et qu?on les défend contre tout ce qui les menace. Mais la jalousie, c?est aussi l?émulation, le désir de faire comme les autres ou mieux : «Avoir de la jalousie» signifie, dans ce cas, être mû par le désir de surpasser les autres, qu?on les jalouse ou non. «A?mel kima djarek, dit le proverbe, ula beddel bab darek !» (Fais comme ton voisin ou change de domicile !). Ce type de jalousie est particulièrement fort à l?intérieur des familles où les frères, les cousins et les belles-filles se surveillent, chacun essayant de surpasser l?autre, d?avoir une maison plus grande que celle de l?autre, des enfants plus instruits que ceux de l?autre, de marier ses filles avant l?autre? et parfois, on est même prêt à tout pour imposer sa supériorité? jusqu?à tuer !