Sentant sa fin approcher, La Kahina a incité ses fils à embrasser l'Islam et à gagner la faveur des gouvernants arabes. Ce sage conseil va éviter la reprise des hostilités et pousser les Berbères à se convertir en masse à l'Islam, voire à se faire, parmi leur compatriotes, les fervents propagateurs de cette religion. Mais un état de guerre larvé régnera longtemps dans la région, comme dans le reste du Maghreb : si les Berbères ont accepté la religion musulmane, ils accepteront moins les gouverneurs étrangers, surtout ceux qui affichent la prétention de les soumettre. Par réaction à l'orthodoxie des Arabes, les Aurès adhèrent au schisme kharédjite, importé d'Orient, puis au chiisme, avant de réintégrer, sous l'influence des almohades et des almoravides, la grande famille sunnite. Les auteurs musulmans citent les aurès comme le pays des forêts et des farouches Berbères, jalousement attachés à leur indépendance. C'est aussi un pays riche en cultures et en arbres fruitiers. Au XIe siècle, El Bekri évoque les chevaux des Aurès, réputés pour leur endurance et leur rapidité. Les Turcs ne parviennent pas à occuper le massif et doivent s'allier à des familles locales pour pouvoir traverser la montagne, pour lever l'impôt et rejoindre le poste de Biskra.