Mission n Les observateurs de la ligue arabe se déploient depuis trois jours dans les villes en proie à de violentes contestations afin de tenter d'appliquer le plan arabe de sortie de crise. Les observateurs de la Ligue arabe en Syrie vont se déployer dès aujourd'hui à Deraa (sud), Idleb et Hama (nord), trois bastions de la contestation, ainsi qu'autour de Damas, a déclaré ce matin le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, chef de cette mission. «Dès ce soir et jeudi à l'aube, les observateurs vont se déployer à Idleb, Hama, Deraa, et dans un périmètre de 50 à 80 km autour de Damas», a indiqué le général, arrivé ce week-end en Syrie, où un soulèvement contre le régime du président Bachar al-Assad est réprimé dans le sang. Le général al-Dabi a qualifié de «bonne» la mission des observateurs à Homs hier mardi, jour où plus de 70.000 manifestants anti-régime avaient défilé dans un quartier de cette ville contestataire, à 160 km au nord de Damas. Le général al-Dabi a affirmé qu'il était «en route» pour retourner à Homs. «Nous allons à Homs pour gérer des questions administratives avec les révolutionnaires», a-t-il expliqué affirmant que la mission de la Ligue arabe «œuvrait en faveur de la stabilité et de la sécurité dans la région». Il a fait état de l'arrivée en Syrie de 16 observateurs arabes supplémentaires, qui ont rejoint les cinquante déjà présents depuis lundi dernier pour surveiller la situation sur le terrain. «D'autres observateurs vont arriver progressivement, jusqu'à couvrir toute la Syrie», a-t-il précisé. Par ailleurs, la Russie a appelé aujourd'hui le gouvernement syrien à donner un maximum de liberté aux observateurs de la Ligue arabe. «Nous sommes en relations permanentes avec les dirigeants syriens et les appelons à coopérer pleinement avec les observateurs de la Ligue arabe et à créer des conditions de travail aussi agréables et libres que possible», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse. Cependant, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a accusé de son côté le régime syrien d'avoir transféré de nombreux détenus vers des sites interdits aux observateurs de la Ligue arabe qui sont en Syrie. Cette organisation presse la Ligue arabe d'exiger «le plein accès à tous les sites» de détention, «conformément à son accord conclu avec le gouvernement syrien» stipulant que les observateurs sont «libres de communiquer avec quiconque, en coordination avec le gouvernement syrien». Selon cette source, les 21 et 22 décembre, entre 400 à 600 détenus ont été transférés vers d'autres lieux de détention auxquels les observateurs internationaux n'auraient pas accès, notamment un centre militaire de fabrication de missiles situé à Zaidal, dans la périphérie de Homs.