Le Président français a été cité par un témoin dans un circuit de commissions sur des ventes d'armes au Pakistan dans les années 1990, une affaire qui mêle un attentat à Karachi à des soupçons de financement politique illicite. Un ex-haut fonctionnaire a confirmé en décembre au juge qui enquête sur cette «affaire Karachi» que Nicolas Sarkozy, ministre du Budget en 1994, avait validé la création d'une société luxembourgeoise servant à payer des intermédiaires dans des contrats d'armement Dans cette affaire complexe, le juge veut savoir si des commissions, versées en marge de contrats conclus en 1994 avec le Pakistan (sous-marins Agosta) et l'Arabie saoudite (frégates Sawari II), ont donné lieu à des rétrocommissions (illégales) qui auraient financé la campagne présidentielle de l'ex-Premier ministre, Edouard Balladur, en 1995. Une partie des sommes versées pour l'obtention des contrats serait ainsi revenue en France pour alimenter les comptes de la campagne Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole, parallèlement à ses fonctions ministérielles. Nicolas Sarkozy a démenti à plusieurs reprises avoir eu le moindre rôle dans cette affaire. Deux de ses proches, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire, y ont été inculpés, de même qu'un ancien ministre, Renaud Donnedieu de Vabres.