Sensibilité - Chaque création reproduit le thème générique de l'exposition, à savoir «Identité (s)», elle l'exprime de façon significative. Une vingtaine de jeunes artistes (Lilya Chaouch, Nassim Salhi, Djamel Agagnia, Joe Okitawonya, Mounia El-Mahdaoui, Mourad Krinah et bien d'autres encore – des diplômés de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger pour certains, ou encore étudiants dans ce même établissement ou à l'école régionale des Beaux-arts de Tipasa pour d'autres – exposent à la galerie d'art Mohamed-Racim, à l'avenue Pasteur, à Alger-centre. Cette exposition collective, intitulée «Identité (s)», est initiée dans le cadre d'un projet artistique par la fondation Friedrich-Ebert, en partenariat avec l'Union nationale des arts culturels et l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Cette exposition qui s'inscrit dans le cadre d'un atelier de création, est éclectique : peintures, sculptures, vidéo… l'enrichissent et la diversifient. Différents supports, diverses techniques, plusieurs styles. Un langage qui met en avant une créativité, donc une imagination débordante. Une esthétique qui illustre une poétique fortement inspirée. Le tout emmène le visiteur dans des univers associant savamment l'onirisme personnel au réalisme collectif – chacune des créations ressemble à un cosmos intérieur en ébullition, régi par une vision individuelle, marqué par tant de questionnements, de fantasmes ou de sentiments de toute sorte, le tout orienté vers le vécu. Le public se trouve au cœur de la création, à la croisée des imaginaires. Il s'imprègne de chaque sensibilité. Chaque création reproduit le thème générique de l'exposition, à savoir «Identité (s)», elle le traduit en l'illustrant de diverse manière suivant les approches et les formules, voire les outils d'expression. C'est alors que Djamel Agagnia et ce, à travers son installation Roulma, revisite la célèbre planche à roulettes nationale – ce jeu populaire par lequel tant de souvenirs qui, chargés d'émotion, remontent du subconscient et déferlent à la surface. Sa création s'organise pareils à un outil générant des réminiscences agissant manifestement sur notre tempérament, l'imbibe d'impressions et de nostalgie. Joe Okitawonya, un jeune artiste congolais (République démocratique du Congo) installé en Algérie, traite, par le biais de son œuvre, une création originale mêlant différents modes d'expression (peinture, sculpture, technique mixte), de l'identité culturelle. L'aspect spirituel et politique y est également abordé. Son œuvre a pour titre Mémoire dans la peau. Mourad Krinah, quant à lui, déploie son imaginaire tout au long d'une installation vidéo qu'il intitule D'habits et de moine. Cette vidéo retrace l'évolution (pas forcément positive) de la condition de la femme algérienne, de la disparition de l'habit qui faisait sa particularité, lequel a été troqué contre un autre venu d'ailleurs… L'exposition plurielle propose des pistes de création favorisant l'innovation et offre aux visiteurs la possibilité de plusieurs lectures ; chaque interprétation confère à l'œuvre un sens, voire sa quintessence. Elle l'a fait vivre, hisser au faîte de son expressivité.