Colère - Les citoyens du 35, avenue colonel Lotfi se sont regroupés hier en début d'après-midi à l'intérieur du siège de la wilaya déléguée. Les 15 familles ont crié leur colère à l'égard des autorités locales, qui selon elles, refusent de prendre en charge leur seule et unique doléance : le relogement après l'effondrement de la terrasse de leur bâtisse. Une situation que nous avons d'ailleurs rapportée dans notre édition des 12 et 13 décembre 2011. Ils étaient hommes, femmes et enfants à ne pas vouloir quitter les lieux avant de recevoir des garanties quant à une réelle prise en charge de leur revendication. «Après 24 jours de misère et de promesses des autorités locales non tenues, nous avons décidé d'investir le siège de la wilaya déléguée avant d'occuper la rue», nous dit un citoyen. «Nous avons été bernés par le P/APC qui nous reproche d'avoir alerté la presse», nous dit un autre. «C'est une presse algérienne qui est venue vers nous, ce n'est pas El-Jazeera à ce que je sache », lui rétorque un autre. A l'intérieur, c'est déjà la provocation. Le responsable des agents de sécurité accuse les protestataires «d'utiliser les enfants pour occuper un édifice public. Il est dans votre intérêt de faire évacuer les femmes et les enfants d'ici. Dans le cas contraire, la situation risque de prendre de fâcheuses proportions dont vous assumerez l'entière responsabilité », dit-il à l'adresse de certains chefs de famille. La colère est montée encore d'un cran lorsqu'un responsable anonyme a rigolé à la face de certains pour se dérober ensuite après avoir lancé cette phrase laconique qui a soulevé l'ire des protestataires : «Nous n'avons rien reçu d'en haut, vous devez patienter», dit-il, avec un sourire en coin. L'irréparable a été évité de justesse, grâce à l'intervention de quelques sexagénaires. Après avoir constaté notre présence, le responsable de la sécurité a changé de ton. Au contraire, il est devenu coopératif avec le groupe de citoyens. C'est d'ailleurs lui qui désigne les deux citoyens qui vont être reçus par le chef de cabinet en l'absence du wali délégué. Quelques minutes ont suffi pour que les délégués des protestataires reviennent bredouilles du «conclave» éclair. «Il nous demande un peu plus de patience. Il dit aussi qu'il y a des cas plus urgents que le nôtre. Devant le mépris et l'irresponsabilité du représentant du commis de l'Etat, nous avons préféré quitter ce conclave qui ne règle pas notre situation de sinistrés », dit-il à ses compagnons. Une réponse qui a mis une fois de plus en colère ces familles qui promettent d'agir autrement dans les prochains jours. «Ces responsables ne répondent favorablement à la détresse des citoyens qu'une fois que la rue parle. Donc, qu'ils assument leur responsabilité lorsque l'avenue colonel Lotfi sera fermée à la circulation», disent-ils. «Nous avons été trimbalés d'une administration à une autre. De l'APC à l'OPGI de Bir Mourad Raïs en passant par les services de la wilaya d'Alger et la sûreté de daïra de Bab El Oued, maintenant il faut encore attendre. Non. Nos enfants et nos maris doivent investir la rue», tempête une vieille dame. «Il faut passer par la wilaya » Nous avons tenté de prendre attache avec le chef de cabinet du wali délégué, en vain. «Il faut vous munir au réalable d'une autorisation de la cellule de communication de la wilaya d'Alger », nous dit le responsable des agents de sécurité.