Mesures - Les forces de sécurité sont en alerte après la menace de la secte islamiste de combattre les troupes gouvernementales. Hier, mardi, des hommes armés ont attaqué un commissariat dans l'Etat de Jigawa au nord du pays, tuant une adolescente au cours du premier incident de ce type depuis l'entrée en vigueur de l'état d'urgence dans plusieurs zones touchées par des attaques de la secte islamiste Boko Haram. «Des hommes armés ont tiré dans tous les sens contre le poste de police et ont poussé nos hommes à riposter, tuant une jeune fille qui tentait de s'enfuir et blessant un policier», a déclaré le commissaire de police local, sur cette attaque. Les assaillants «ont lancé un engin explosif sur le commissariat, qui n'a pas explosé, ce qui a évité au commissariat d'être détruit, même si ses murs ont été criblés de balles», a-t-il ajouté. Plusieurs attaques de ce type dans le nord du Nigeria ont été attribuées à la secte islamiste radicale Boko Haram. Les forces de sécurité au Nigeria étaient à cet effet en état d'alerte hier, mardi, après les menaces proférées par cette secte contre les troupes gouvernementales et les chrétiens vivant dans le nord majoritairement musulman. Abul Qaqa, qui s'exprime régulièrement au nom du groupe accusé d'avoir mené de nombreuses attaques meurtrières, a déclaré que Boko Haram donnait «un ultimatum de trois jours aux chrétiens pour quitter le nord du Nigeria». Il a aussi prévenu que la secte combattrait les troupes gouvernementales dans des zones où l'état d'urgence a été décrété après une récente vague d'attentats. Les autorités ont indiqué ne pas prendre au sérieux ces menaces, mais avoir tout de même pris des mesures préventives. «Bien que nous considérions la menace de Boko Haram dépourvue de tout fondement, sur la base des informations de nos services de renseignements, nous sommes en alerte pour parer à toute éventualité», a déclaré le porte-parole de la police. «Nous avons mis en place certaines mesures pour que les gens soient plus en sécurité, où qu'ils vivent», a-t-il ajouté. Le conseiller national à la sécurité a lui été cité dans les médias locaux affirmant : «Je peux vous assurer que les forces de sécurité sont à la hauteur du défi,» Le responsable de Boko Haram avait fait son annonce lors d'une audio-conférence avec des journalistes. Boko Haram semble divisé en plusieurs factions et d'autres individus ont déjà par le passé affirmé parler au nom de la secte. Le président Goodluck Jonathan a décrété l'état d'urgence ce week-end dans plusieurs zones du Nigeria où les attaques de la secte ont fait des centaines de morts ces derniers mois. Le chef de l'Etat nigérian avait également annoncé samedi dernier la fermeture des frontières avec le Niger, le Tchad et le Cameroun pour empêcher les «terroristes» de fuir après les attaques de Noël qui ont fait 49 morts et ont été revendiquées par le mouvement islamiste.