Mémoire Dans le cadre du Mois du patrimoine, l?Agence nationale d?archéologie et de protection de sites et monuments historiques a prévu, hier à la Citadelle d?Alger, pour la cérémonie d?ouverture un programme culturel éclectique. Il y avait d?abord deux expositions. La première a porté sur les céramiques des Palais d?Alger, comme le palais du dey, le Bastion 23, la maison Khdaouadj el âmiya?, des carreaux de faïence, datant du XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. La seconde exposition invite le visiteur à découvrir les ?uvres des artistes de l?Association des arts appliqués d?Alger. Des représentations calligraphiques ainsi que des miniatures, suivie d?une conférence sur le maître décorateur Mohamed Kechkoul, né en 1882 et décédé en 1942, ont été programmées. Cette communication a été animée par Redouane Kechkoul, petit-fils de ce dernier. «Le but de mon intervention consiste à lever le voile sur l?un des pionniers des arts appliqués en Algérie, de faire sortir Mohamed Kechkloul du musée de l?oubli», annonce-t-il au début de son intervention, ajoutant que «sa vie ainsi que son parcours artistique sont restés singulièrement plongés dans l?anonymat. Le Mois du patrimoine, mois de vulgarisation et de sensibilisation de notre héritage culturel, représente une occasion de faire connaître et faire redécouvrir ce personnage qui a marqué son époque». L?intervenant précise aussi que «Mohamed Kechkoul a été enterré deux fois, la première lorsqu?il a été enterré , la seconde lorsqu?il a été déplacé vers l?oubli comme d?ailleurs tant d?autres». Mohamed Kechkoul est effectivement un personnage particulier. «C?est un tableau de mosaïques parce qu?il a brassé en profondeur le monde de l?art et de la culture. C?est un individu pluriel, il est à la fois miniaturiste, décorateur, musicien, poète, dramaturge? C?était quelqu?un qui était pétri d?art et de culture.» Ses ?uvres diversifiée ont été exposées en Algérie comme à l?étranger. Nous trouvons son empreinte dans plusieurs monuments d?Alger, comme l?hôtel El Djazaïr (ex-Saint-Georges), ainsi que dans les musées du Bardo, des antiquités et des arts traditionnels, la wilaya d?Alger, la Grande-Poste, les ex-Galeries algériennes, la mosquée de la Pêcherie, la mosquée de Sidi Brahim de la l'Amirauté d?Alger ainsi que dans plusieurs résidences d?Alger. Certaines de ses ?uvres font partie des collections privées. Cependant, et en dépit de sa richesse culturelle et de son talent, Mohamed Kechkoul rejoint les anonymes. Aujourd?hui, il est presque inconnu des algériens, sauf ceux de l?ancienne génération. Pis encore, lorsque Redouane Kechkoul, son petit-fils, a posé la question aux étudiants des beaux-arts s?ils connaissent ce «Monsieur», aucun d?eux n?a su répondre. Une soirée musicale a été admirablement animée par l?orchestre de l?association El Mossilia El-Djazaïria.