Personnage - C'était un curieux mélange, Mussolini. Il y avait de tout dans cet homme qui a dirigé l'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale. Il tenait à la fois de Garibaldi dont il adoptera le port des chemises brunes et de la star de théâtre qui avait un premier rôle à jouer. Il adorait pavoiser, parler, s'écouter et par-dessus tout, ressembler à César. Mais pour ressembler à César, il faut avoir l'esprit et l'envergure de César et surtout l'ambition de César. Mussolini ne se contentera pas de prendre le pouvoir, il imposera par la force la doctrine fasciste à toute l'Italie ainsi que le fameux salut qui l'accompagne. Mais pour redonner à l'Italie son prestige et sa grandeur passée, il lui fallait, pensait-il, des conquêtes territoriales, des victoires sur le champ de bataille comme César. Après tout s'était-il dit, il n'y avait aucune raison pour que la France, l'Espagne, l'Angleterre et le Portugal se partagent à eux seuls les colonies d'Afrique, d'Asie et du Pacifique. L'Italie devrait avoir, elle aussi, sa part du gâteau. Fort de ce rêve qui l'habitait littéralement et dont il faisait un complexe, Mussolini galvanisera son parti et chauffera les populations qui se mettront à leur tour à rêver. L'Ethiopie était la cible tout indiquée pour donner libre cours à sa dangereuse mégalomanie. Et au fond qui pouvait voler au second d'un pays pauvre, arriéré et sans aucune ressource ? Personne évidemment. Des milliers d'Italiens qui ont cru au destin de Mussolini, seront tués au cours de ce conflit et beaucoup plus pendant la Seconde Guerre mondiale. Le duce en effet a engagé son pays aux côtés de l'Italie et du Japon. Non content de ruiner son pays par des guerres sans fin, il le gouvernera par la terreur. Aucune liberté n'était permise sauf celle que le régime voulait bien accorder, pas d'opposition, pas de syndicat, bref un seul homme, Mussolini, détenait tous les pouvoirs. Malgré la protection bienveillante d'Hitler qui le libérera une première fois de prison où il a été incarcéré par des hommes de la libération, Mussolini l'homme fort de l'Italie, sera vite débordé et même désavoué par les multiples révoltes qui secouent l'Italie. Il n'échappera à la furie populaire qu'en quittant précipitamment Rome, d'autant que les alliés frappaient à la porte. C'est dans un petit village de l'Italie profonde que le dictateur sera rattrapé et pris vivant par la foule. Mussolini qui croyait être l'incarnation de César, l'homme providentiel qu'attendait l'Italie pour restaurer sa magnificence, sera pendu ainsi que sa maîtresse… par les pieds. … juste retour des choses… Il laissera une descendance qui restera très discrète. Des fidèles aussi. Ces vieux baroudeurs qui ont inculqué les «valeurs» du duce à leurs enfants, se réunissent chaque année pour rendre hommage à leur chef. Non sans essuyer quelques insultes des rescapés de l'enfer de Mussolini.