Protestation - Le trafic ferroviaire a été à nouveau perturbé ce mercredi matin vers 9 h 30 à la gare de l'Agha en guise de solidarité avec un conducteur de train qui, hier, a été relevé de ses fonctions. A notre arrivée ce matin à la gare de l'Agha d'Alger, la porte donnant accès aux guichets était encore ouverte. Les agents de sécurité empêchaient les usagers d'accéder à l'intérieur de la gare. Nombre de voyageurs ont été obligés de rebrousser chemin l'air inquiet et désapprobateur «Il n' y a aucun respect pour la clientèle», s'indignent de nombreux voyageurs qui se voient contraints de se déplacer en bus ou en taxis, réglementaires ou clandestins. «Le train de Boumerdès qui a pourtant circulé en début de matinée, n'est plus en service», apprend-on. Les étudiants qui ont l'habitude d'emprunter les trains de banlieue, ont été très perturbés. Une étudiante nous raconte ses déboires : «Je suis obligée de me rendre à l'université du Caroubier par bus.» L'air très inquiet, un groupe de voyageurs attend impatiemment sur le quai sans pour autant être sûr que les trains vont démarrer à nouveau ou pas. «J'ai fait ce matin la navette El-Harrach - Alger, mais maintenant je ne sais pas ce qui se passe, on m'a dit seulement d'attendre ! Pourquoi rien n'a été affiché pour renseigner la clientèle ?», clame une enseignante. Certains voyageurs ont profité de cette occasion pour relever certaines anomalies qui perturbent leur déplacement. «Nous subissons quotidiennement des retards de trains dépassant parfois les vingt minutes», témoigne une dame d'un âge certain . Approché pour avoir de plus amples informations, un mécanicien nous affirme que ce débrayage est dû essentiellement à la suspension du travail hier d'un conducteur de train par son chef. «C'est la goutte qui a fait déborder le vase, nous dit un autre cheminot. Notre corporation réclame l'amélioration des conditions de travail». Un autre cheminot revient sur l'incident d'hier en fin d'après-midi en prenant la défense de son collègue en service ( Alger - Thénia). «Ce n'est pas pour un retard de 3 minutes qu'on doit être relevé de ses fonctions !», s'indigne-t-il . Un groupe de cheminots nous dit : «Ce mécanicien a été pris en otage par les voyageurs qui l'ont sauvagement agressé et du coup il a abandonné son poste. Les conducteurs et les administrateurs ont le droit d'être protégés.» Au moment où nous mettons sous presse, nous ne savons pas encore si cette grève sans préavis se poursuivra ou non.