Résumé de la 240e partie - Le Premier ministre russe, Stolypine, jugeant l'influence de Raspoutine trop grande sur le tsar, cherche à l'écarter. Avec l'affaire des Balkans (1909), Raspoutine va prendre position. Le tsar est pour la guerre, mais Raspoutine est contre : il pense que l'armé russe, qui venait de sortir d'un conflit avec le Japon, n'était pas en mesure de l'emporter. — Vous vous ferez battre, menace-t-il le tsar. Il réussit à convaincre la tsarine de la justesse de ses vues, mais ils ne réussissent pas faire changer d'avis le tsar. Le conflit a lieu. La France et l'Angleterre interviennent, et cette fois-ci Raspoutine réussit à convaincre le tsar de ne pas se jeter dans un conflit européen. — L'heure n'est pas encore venue ! clame-t-il. Comment, se demande-t-on, dans les hautes sphères du pouvoir russe, un misérable moujik peut avoir autant d'influence sur le tsar ? — Cet homme nous humilie ! Les ennemis de Raspoutine deviennent plus nombreux. Stolypine, qui ne porte toujours pas Raspoutine dans son cœur, le fait surveiller par l'Okrana, la police secrète du tsar. Les rumeurs les plus folles circulent à son su-jet : on l'accuse de vouloir déposer le tsar et de faire nommer à sa place le tsarévitch, un enfant de surcroît malade, pour pouvoir le manipuler. On l'accuse – et il ne s'agit pas d'accusations infondées – d'avoir déshonoré des princesses, on le soupçonne de s'allier à des puissances étrangères… Le rapport est accablant. Le tsar convoque son «ami». Raspoutine parcourt des yeux le papier et s'écrie. — Ce ne sont là que des calomnies ! — Vous avez été suivi par la police… — C'est ce Stolypine, ce fils de riche qui veut se venger de moi ! Je n'ai jamais rien fait contre vous, j'ai rendu la vie à votre fils, je suis dévoué, corps et âme à la Russie. Les traîtres, ce sont Stolypine et ses acolytes ! Mais le tsar, pressé par ses conseillers, doit sévir. Raspoutine est désormais persona non grata à la cour, puis on lui intime l'ordre de s'exiler à Kiev. — Mais ma présence est indispensable à Saint-Pétersbourg ! — L'ordre vient du tsar, lui dit le policier qui lui apporte l'ordre d'exil. — Je veux voir le tsar ! — Le tsar refuse de vous recevoir ! Il baisse la tête. — Alors, je dois partir ! — Rentrez chez-vous et faites vos bagages, on vous accompagnera jusqu'à la gare. Vous partez immédiatement ! Raspoutine lève la tête et s'écrie : «Je maudis Stolypine et ses acolytes !» Puis, il va chez lui et prépare sa valise. — Je suis prêt, dit-il à l'officier qui l'accompagne. La nouvelle de l'exil de Raspoutine s'est répandue comme une traînée de poudre. On se rassemble pour le voir partir. — Je m'en vais, dit-il, mais je reviendrai ! (A suivre...)