Résumé de la 10e partie n Raspoutine devient un familier du tsar et de la tsarine. Il a sur eux, un fort ascendant et les traite avec rudesse. Raspoutine est chez lui, dans le petit appartement qu'il occupe, en ville, quand on vient le chercher. — le tsar vous demande ! — je ne peux pas accéder à sa demande ! — le tsarévitch s'est remis à saigner. — alors, je viens tout de suite. Un quart d'heure après, il est au palais, il connaît la chambre de l'enfant et s'y précipite. Il y a des médecins autour de lui. — que faites-vous ? demande-t-il. — nous le soignons ! Raspoutine pique une violente colère. Il se tourne vers le tsar et la tsarine. — et pourtant, dit-il, j'ai interdit que ces charlatans s'approchent de l'enfant ! Il regarde le tube posé sur la table de nuit. — qu'est-ce que c'est ? — de l'aspirine, dit timidement l'un des médecins. — vous lui en avez donné ? demande Raspoutine. — non, c'est le remède utilisé en Europe pour combattre l'hémophilie ! Raspoutine jette le tube. — ne lui donnez plus cette saleté ! Puis, il dit aux médecins. — sortez, sortez ! Ne revenez plus ici ! Il s'adresse aux deux souverains. — vous aussi, sortez ! Le ton est choquant pour les tsars de toutes les Russies, mais Raspoutine a habitué les deux souverains à ce ton. Il reste seul avec l'enfant et, au bout d'une demi-heure, il appelle les deux souverains. — venez, il dort ! Le tsar et la tsarine entrent. Le jeune Alexis dort, en effet. Il ne saigne plus ! — c'est un miracle ! — ne faites plus venir ces médecins, n'utilisez plus leurs remèdes ! Encore un miracle de Raspoutine ? en fait, en interdisant qu'on donne de l'aspirine au malade, il a bien agi : on ignorait, à l'époque, que l'aspirine favorisait, dans le cas de l'hémophilie, les saignements. L'ascendant de Raspoutine augmente. Désormais, il est dans toutes les réceptions mondaines, ce qui le met en contact avec l'aristocratie, notamment les femmes. Certaines l'invitent même chez elles. — me feriez-vous l'honneur de dîner chez moi ? — consultez d'abord votre mari. Le mari, heureux de compter parmi ses invités un proche du tsar, accepte. Et bien souvent, la dame devient la maîtresse du moujik, le paysan sibérien ! (à suivre...)