Dégradation La rivière, qui constituait jadis un carrefour pour les pêcheurs de la région et une zone riche en faune et flore, est aujourd?hui polluée par 50 000 m3 de déchets déversés quotidiennement. Considérée comme la plus importante rivière du pays, l?oued Soummam, qui traverse la wilaya de Béjaïa en la divisant en deux rives sur une longueur de plus de 100 km et se déversant ensuite dans la mer, est aujourd?hui, le moins que l?on puisse dire, un véritable dépotoir à ciel ouvert jouxtant des terres agricoles, les plus fertiles de la région. Les déchets qui y sont déversés sont rejetés par près d?une centaine d?entreprises de production industrielle implantées dans la vallée de la Soummam et ne possédant pas de stations de traitement des rejets organiques. Cela alors que l?on parle depuis des années d?une étude faite pour la réalisation de six stations d?épuration dont la plupart seront localisées dans les villes de la Soummam, mais qui n?ont jamais vu le jour. A ces rejets viennent s?ajouter les décharges publiques, qui portent paradoxalement les noms officiels de «décharges contrôlées». De ces tonnes de déchets déversés anarchiquement près de cet oued, se dégagent des fumées âcres et des odeurs nauséabondes. Par ailleurs, les odeurs repoussantes des ordures jetées à même la RN 26 frappent et choquent les usagers contraints, à chaque fois qu?ils arrivent à l?entrée de Sidi-Aïch en venant de Béjaïa, à remonter les vitres de leur véhicule. Le massacre ne s?arrête malheureusement pas là puisque tout au long de cette rivière sont érigées plusieurs sablières qui agissent anarchiquement malgré la réglementation, extrayant le manteau de protection de l?importante nappe qui approvisionne la région en eau potable et permet l?irrigation des terres agricoles. L?Association de protection de la Soummam et de ses affluents, née récemment, tire justement la sonnette d?alarme en faisant le constat alarmant de «l?absence d?un plan permettant à l?environnement, à l?écologie et à la Soummam de reprendre sa place au moment où l?on se dirige lentement mais sûrement vers une catastrophe». En l?absence d?un programme de reboisement des rives de la Soummam, les membres de l?association appellent les agriculteurs à éviter le défrichement anarchique.