Résumé de la 19e partie - En rentrant, Lyès découvre qu'une maison voisine, qu'il a toujours connue fermée, a ouvert ses fenêtres. Rosa arrive, essoufflée. — Khalti Fatma, Khalti Fatma, j'apporte des nouvelles ! Elle aperçoit Lyès et recule aussitôt. — Oh, pardon… — Ce n'est rien, c'est ton cousin, lui aussi veut avoir des informations. Lyès ne répond pas. S'il est vrai qu'il est curieux de connaître l'histoire de cette femme mystérieuse qui vient d'arriver au bourg, il n'aime pas cette façon dont sa grand-mère et maintenant sa cousine, en parlent. Il y a, dans leur curiosité à elle, quelque chose de malsain. — Raconte, dit Fatma — Ma tante, je viens d'apprendre que la femme, qui s'appelle Soraya, est veuve ! — Veuve ? Mais elle paraît très jeune ! — Je sais, mais j'ai appris qu'elle vient de perdre son époux… elle a rapatrié le corps qui a été enterré dans son village natal, et elle est venue ici… — Pour passer des vacances ? — Je ne pense pas… On dit qu'elle s'installe ici ! Elle n'a plus de parents, mais il y a la famille de son mari… Elle a un petit garçon ! — Et de quoi va-t-elle vivre ici ? demande Fatma. Elle va travailler ? — Oh, ne t'inquiète pas pour elle. Elle va avoir la pension de son mari… une pension en devises qu'elle va monnayer au change parallèle : elle sera la plus riche du village ! — Donc elle va dominer tout le monde ! — Certainement, ma tante ! Fatma sourit. — Bravo, ma fille, pour ces informations ! — J'en aurai d'autres, ma tante ! Fatma regarde Lyès et sourit. — Cette fille est très intelligente… nous savons beaucoup de choses sur cette émigrée ! Lyès fronce les sourcils et se tourne vers Rosa. — Comment as-tu appris tout cela ? Elle sourit, heureuse qu'il lui parle. — J'ai discuté avec des voisines, elles sont au courant de tout ! On m'a promis d'autres informations… Elle sourit encore, heureuse de se rendre utile, de satisfaire ce qu'elle croit être la curiosité de Lyès. Elle murmure doucement : — Je pourrai avoir d'autres informations ! Mais celui-ci, changeant de ton, s'écrie : — Et si on laissait tranquille, cette pauvre femme ? Elle ne fait de mal à personne, pourquoi cette curiosité maladive ? — Mais… Mais…, balbutie Rosa. Lyès se retire sans laisser à la jeune femme le temps de se justifier. Elle cherche du regard la grand-mère mais celle-ci, honteuse, se dérobe. (A suivre...)