Massinissa, qui était un rude guerrier, encouragea la littérature et les arts, envoya ses enfants étudier en Grèce et reçut à sa cour de nombreux écrivains et artistes étrangers. C'était un homme rude, mais qui savait aussi se comporter en souverain raffiné, portant de riches vêtements et une couronne sur la tête, donnant, dans son palais de Cirta, des banquets où les tables étaient chargées de vaisselle d'or et d'argent et où se produisaient les musiciens venus de Grèce. Il ne dédaigna guère la civilisation carthaginoise, dont il sut tirer avantage. La langue punique fut d'un usage courant dans sa capitale. Vers la fin de sa vie, il voulut s'emparer de Carthage pour en faire sa capitale. Les Romains, qui redoutaient qu'il n'acquière une trop grande puissance, s'opposèrent à ce projet. Caton, attirant l'attention sur le danger que représentait Massinissa, lança sa célèbre formule : «il faut détruire Carthage !» Ce fut de nouveau la guerre en Afrique et, après d'âpres combats, Carthage fut livrée aux flammes, puis au pillage. Les survivants furent réduits en esclavage et la ville fut entièrement rasée (149 avant J.-C.). Massinissa, mort quelque temps plus tôt, n'a pas assisté à la chute de la ville convoitée. Ses sujets, qui l'aimaient, lui dressèrent un mausolée non loin de Cirta, sa capitale, et un temple à Thougga, l'actuelle Dougga, en Tunisie.