Méfaits - De nombreux cas de vols sont signalés aux stations de bus et de taxis et dans des lieux publics au vu et au su de tout le monde. Les Algériens ont-ils peur d'affronter ces voleurs ? En tout cas les victimes de vol sont marquées par l'indifférence totale des gens qui font semblant de ne rien voir lors d'un quelconque incident. Dans la rue, comme dans certains endroits de la capitale, ou à l'intérieur des bus, personne n'ose intervenir pour changer le cours des choses. Pas un mot, pas un geste… parfois même les regards sont tournés volontairement ailleurs pour éviter tout problème. L'égoïsme et l'individualisme ont-ils pris le dessus sur nos valeurs ancestrales ? En tout cas, le «nous» de la solidarité, de la fraternité, et même le «nif» des Algériens ont disparu pour laisser place à l'indifférence absolue doublée d'une passivité collective. Cependant, il faut faire la part des choses et reconnaître qu'il est tout à fait légitime pour les passants et témoins de scènes de vol, d'éviter le danger que peuvent représenter ces voyous qui sont généralement armés. Les délinquants, eux, ont absolument compris qu'ils ne risquaient pas de se faire lyncher par la foule, ils agissent donc quand et où bon leur semble. Et c'est ainsi que «beaucoup de quartiers sont menacés par une recrudescence de pickpockets et l'insécurité totale», nous disent des citoyens. Il est 14 h à l'arrêt de bus devant le parc Sofia d'Alger-Centre, un endroit réputé pour les agressions : sacs arrachés, poches vidées, téléphones portable volés… A peine le bus a-t-il démarré vers la place des Martyrs que déjà les agresseurs essayent de se faufiler au milieu de la foule entassée à l'intérieur du bus, devant la porte. Ils ciblent par excellence les personnes âgées. Un agresseur a tenté d'ouvrir le cartable d'un usager qui a vite riposté : «Hé ! Je suis bien rodé, tu te trompes si tu penses pouvoir me voler !». Les deux autres agresseurs ne soufflent mot. Après quelques minutes, l'un d'eux a tenté d'approcher une dame assise. Mais toutes ses tentatives ont été vaines. Déçu, et sous la pression des voyageurs, ce groupe de voleurs est descendu au premier arrêt. Mais contrairement à ce que l'on aurait pu penser ils ne sont pas partis bredouilles : A la station Tafourah, un homme s'est aperçu qu'on venait de le délester de son téléphone portable. Les policiers qui ont été aussitôt avisés par la victime, ont procédé à une fouille. «Ce n'est pas pour un téléphone portable que nous allons passer tous à la fouille, la victime n'avait qu'à être prudente», se plaignent nombre d'usagers. Sans commentaire !