Avis - Les mesures prises pour la protection et la promotion des droits des enfants dans le cadre juridique restent insuffisantes, selon le réseau Nada. Les lois existent pourtant, réagit l'ONG à ces insuffisances relevées lors de l'application des dispositifs. C'est pourquoi Nada appelle à «la multiplication des efforts et à la concertation entre société civile, gouvernement et toutes les institutions nationales qui s'occupent de la problématique des enfants, pour mettre en place un système de protection des droits de l'enfant». Il est important, selon le réseau, d'ouvrir le débat sur les différentes réalités et les pistes de travail pour renforcer l'intérêt de l'enfant et restaurer les liens de confiance entre la société et les pouvoirs publics. Dans ce cadre, un projet de coopération entre le réseau Nada et le ministère de la Justice a été initié, afin «d'améliorer les mesures d'accompagnement, de rééducation et de réinsertion de l'enfant en conflit avec la loi, de sensibiliser et informer les acteurs associatifs et institutionnels ainsi que les familles sur la situation des enfants en conflit avec la loi, et de renforcer la prise en charge du jeune mineur», écrit Nada dans son document portant sur le projet «Justice des mineurs». Ce projet permettra en première phase, selon ses initiateurs, la mise en place d'un réseau composé de six tribunaux et juges de mineurs d'Alger, soit : Chéraga, Aïn Benian, Abane Ramdane, El-Harrach, Hussein Dey, Bir Mourad Rais, ainsi que la constitution d'une équipe accompagnatrice des jeunes à travers les tribunaux soit deux avocats par tribunal, ainsi que l'implication des partenaires institutionnels. Il s'agit en outre d'établir un dispositif de protection au profit de ces jeunes impliqués avec la justice en «agissant ensemble, acteurs associatifs et institutions, pour l'amélioration des méthodes et procédures d'intervention», ajoute Nada. Suite à la phase pilote d'une année au niveau d'Alger, ce projet sera élargi à d'autres associations membres du réseau pour la protection de cette frange de la société à travers le territoire national. A travers son expérience, l'association propose pour l'accompagnement des enfants en danger moral qu'ils soient victimes ou acteurs de délit ou crime, la création de tribunaux spéciaux pour enfants. Le réseau insiste aussi sur la professionnalisation des avocats dans le droit des enfants, ainsi que le renforcement des brigades pour mineurs au niveau des services de la Gendarmerie et de la police. Autre recommandation de Nada, celle liée à la mise en œuvre des règles spéciales en matière de détention des enfants délinquants qui prennent en considération la spécialisation de la justice des mineurs. La consécration de nouvelles règles en matière de protection judiciaire de l'enfant et notamment des mineurs délinquants, doit fixer un âge minimum pour la responsabilité pénale, plaide l'association. Nada n'hésite pas dans ce sens à recommander l'institutionnalisation de la médiation comme moyen juridique permettant de ne pas poursuivre l'enfant et de réparer le préjudice causé à la victime. Nada exhorte, enfin, les autorités concernées par ce dossier à associer la société civile dans l'élaboration de futures lois relatives à la protection de l'enfance.