Projet - Une conférence portant sur le projet de la station de métro musée a eu lieu, hier, au forum d'El Moudjahid. Lors de cette rencontre, les orateurs (Mohamed Tayeb Haouchine, directeur des infrastructures Métro, Abdelouahab Zekagh, directeur de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels, et Kamel Stiti, archéologue du CNRA, chef du projet des fouilles archéologiques effectuées au niveau de la place des Martyrs) ont été unanimes quant à l'état de fiabilité des travaux. Ils ont été rassurants : «Les travaux d'extension du métro d'Alger, reliant la Grande-Poste à la place des Martyrs, entamés à la fin de l'année 2011, ne présentent pas de danger pour le patrimoine urbanistique et archéologique environnant.» Ainsi, la ligne est sans danger pour le patrimoine urbanistique et archéologique, puisque toutes les études techniques menées sur le lieu ont été très précises conformément au plan de sauvegarde des biens cultures inhérents au site. Notons que lors de cette conférence, un film, retraçant toutes les opérations de fouilles opérées au niveau de la place des Martyrs, a été projeté. Suite à la projection, Abdelouahab Zekagh a expliqué que pour la première fois, deux secteurs, à savoir le ministère de la Culture et l'Entreprise Métro d'Alger, ont réussi à travailler en étroite collaboration. Cette collaboration consiste à «s'entendre pour que les travaux de réalisation du métro d'Alger soient adaptés à la nature du site qui renferme des vestiges archéologiques deux fois millénaires». Cela a donc abouti à la réalisation d'une station-musée, à l'instar des capitales européennes, telles que Rome ou Athènes. Force est de souligner qu'initialement la station de la place des Martyrs devrait être conçue à ciel ouvert, mais suite aux études archéologiques approfondies, il a été alors décidé que le site soit souterrain. Notons que l'ouverture de cette station est prévue, selon les intervenants, pour la fin de l'année 2015. S'exprimant sur le site, Kamel Stiti, archéologue, a tenu à rappeler que le sol de la place des Martyrs regorge d'histoire. «A cinq mètres de profondeur de la place des Martyrs, vingt siècles de l'histoire d'Alger nous contemplent», a-t-il dit. Ainsi, lors des fouilles archéologiques effectuées ces dernières années, les experts ont exhumé le quartier commercial ottoman à environ deux mètres de profondeur, le quartier médiéval entre trois et quatre mètres, une basilique intacte de l'époque romaine (Ve siècle après Jésus-Christ), d'autres structures romaines primitives à plus de sept mètres, des structures phéniciennes sur le Rocher Bleu. Des tombes, une citerne d'eau, des cendres, un atelier de ferronnerie… Kamel Stiti, qui a souligné que seuls les Berbères s'étaient implantés loin de la mer, espère, lors d'autres fouilles – ou sondages – archéologiques, tomber sur des vestiges de l'époque punique, voire des vestiges proto et préhistoriques.