Le directeur de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels, Abdelouahab Zegahg, et le chef de projet de la station Musée de la place des Martyrs du métro d'Alger, Kamel Stiti, ont animé, hier au forum d'El Moudjahid, une conférence de presse pour présenter l'évolution du chantier de cette station dont le taux d'avancement travaux est, diront-ils, à 30%. Les conférenciers indiqueront que le grand public pourra visiter cette station à la fin de l'année 2015. Après cette annonce, un cours documentaire sur les multiples découvertes faites durant les travaux de sondages archéologiques et qui ont dévoilées plus de 2 000 ans d'histoire, depuis le royaume de Juba II jusqu'à la période coloniale, sera projeté à l'assistance. Ainsi, les deux sondages effectués en 2008 et 2009 ont permis de découvrir à plus de 700 mètres de profondeur des vestiges de ce qui serait l'antique Icosium, ancien comptoir punique, qui remonterait au IIIème siècle avant J.-C. Selon Karim Stiti, cette cité faisait partie intégrante du royaume de Maurétanie de Juba II. Le site révèle aussi l'existence d'une ancienne nécropole, d'une basilique paléochrétienne pavée de mosaïque datant du IV ou Vème siècle, des vestiges d'un réseau de canalisation en céramique datant de l'époque médiévale ainsi qu'un quartier commerçant de l'époque ottomane. Il est à noter que les fouilles ont été menées dans le cadre d'une coopération algéro-française, sous l'égide de l'Unesco. Après ce survol de 2 000 ans d'histoire ensevelis sous la place des Martyrs, des diapositives présenteront les travaux entamés pour le creusage du tunnel du métro ainsi qu'une projection virtuelle de ce que sera le futur musée à ciel ouvert. Le trajet initial prévoyait une station en plein air. Finalement le métro sera souterrain et la station principale du métro a été décalée en arrière-plan, vers l'ancien hôtel de la Régence pour ne pas étruire le site archéologique. Précaution supplémentaire, elle a été creusée à vingt mètres de profondeur pour éviter que les vibrations des rames ne fracturent les couches sédimentaires qui emprisonnent les vestiges.Ainsi, les futurs usagers du métro qui descendront ou déboucheront de la station, «traverseront» des siècles d'histoire qu'ils pourront visiter grâce aux nombreux panneaux explicatifs qui seront installés. Le conférencier ont tenu à mettre en exergue l'importance qui est accordée aux travaux d'infrastructure de cette station musée et de ses ouvrages annexes (puits de ventilation etc.) qui se déroulent dans la basse la Casbah, un site inscrit patrimoine national depuis 1973, classé Secteur sauvegardé depuis deux ans et Patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco en 1992. Abdelouahab Zeghag a tenu à rassurer les habitant de l'antique citadelle du respect de toutes les normes urbanistiques de sécurités validées par les plus grands experts. S. A.