Résumé de la 20e partie - Tout en comparant jardins français et anglais, Mrs Restarick introduit Poirot dans la maison... II s'agissait à l'époque d'une histoire d'espionnage liée aux développements scientifiques d'une certaine invention. Nous devions cette invention à l'ingéniosité de Sir Roderick. J'espère qu'il voudra bien me recevoir. — J'en suis sûre. Son existence actuelle est assez dépourvue d'intérêt. Je dois me rendre souvent à Londres... Nous y cherchons une maison qui nous convienne. Elle soupira et conclut : Les gens âgés se montrent difficiles à vivre parfois. — Je sais. Je le suis très souvent moi même. Elle éclata de rire. — Voyons, monsieur Poirot, vous n'allez pas prétendre être vieux ! — Pourtant, il arrive qu'on m'en fasse la remarque, observa-t-il en soupirant. Des jeunes filles, entre autres. — C'est bien peu aimable de leur part, mais je sais que c'est, hélas, le genre de remarque que pourrait faire notre fille, par exemple. — Vous avez une fille ? — Enfin, une belle-fille. — J'aurai grand plaisir à la rencontrer. — Je crains que ce ne soit possible car elle est à Londres. Elle y travaille. — Toutes les jeunes filles ont un métier, de nos jours. — Chacun de nous est présumé occupé à travailler, répliqua-t-elle d'un ton assez morne. Même après le mariage, une femme est souvent obligée de retourner au bureau ou à une chaire de professeur. — Est-ce votre cas ? — Non. J'ai été élevée en Afrique du Sud. Je suis venue ici avec mon mari et l'Angleterre est encore un pays, assez incompréhensible pour moi. Elle jeta autour d'elle un regard que Poirot jugea dépourvu d'enthousiasme. Ils se trouvaient dans une pièce bien meublée mais sans originalité ni personnalité. Deux immenses portraits se faisaient face : une femme aux lèvres minces, vêtue d'une robe de soirée en velours gris et un homme d'une trentaine d'années, avec un air d'énergie réprimée. — Je suppose que votre fille s'ennuie à la campagne ? — Oui. Londres lui convient mieux. Elle s'interrompit et ajouta comme à regret : Elle ne m'aime pas. — Impossible ! s'écria Poirot avec une politesse toute française. — Malheureusement, si. J'imagine qu'il doit être assez difficile pour une jeune fille d'accepter une belle-mère. — Votre fille aimait-elle beaucoup sa mère ? — Je le crois. C'est un caractère difficile mais je présume qu'elles sont toutes ainsi de nos jours. Poirot soupira. — Les parents ont moins de contrôle sur leurs enfants. Ce n'est plus la même chose que par le bon vieux temps. — C'est vrai. — On hésite à aborder le sujet mais je dois avouer que je déplore leur manque de discernement dans leur choix d'un... comment dites-vous...? d'un boy-friend ? —Norma a été une source d'ennuis pour son père, à ce sujet Mais je pense qu'il ne sert à rien de se plaindre. Il faut bien que les jeunes fassent leur propre expérience... L'oncle Roderick a son appartement à l'étage. (A suivre...)