Bien qu?elle ne soit pas pratiquée à une grande échelle, la violence dans les écoles est enregistrée dans certains établissements scolaires, notamment en milieu urbain. «Il est loin, le temps où l?élève subissait sans broncher les brimades, les injures ou les coups de l?enseignant», devait nous dire un chef d?établissement. En effet, ce temps est révolu car même les parents n?admettent plus que leurs enfants soient victimes de châtiments corporels. Néanmoins, des cas isolés sont signalés çà et là, à l?instar de cette enseignante de Tighennif qui, accidentellement, a failli crever l??il d?un élève à l?aide d?un compas et qui a été poursuivie en justice par le père de la victime. Même l?attitude et le comportement des élèves, vis-à-vis des chefs d?établissements qu?ils fréquentent et de leurs enseignants, ont changé négativement puisqu?ils ne respectent que rarement les règles élémentaires de respect. Dans une école fondamentale, un élève n?a pas trouvé mieux que de donner un coup de poing à son maître qui lui avait intimé l?ordre de rejoindre les rangs. Traduit en conseil de discipline, cet élève de 6e année a été exclu de l?établissement puis réintégré après avoir présenté ses excuses à l?enseignant. Cet incident a contraint l?enseignant à demander sa mutation car sa crédibilité a baissé aux yeux de ses élèves. Mais c?est au sein des établissements secondaires que la violence est fréquente, eu égard à l?âge des élèves des deux sexes. En effet, à ce niveau, les élèves se sentent déjà adultes et toutes remarques, rappels à l?ordre ou réprimandes émanant des professeurs sont mal interprétés, surtout si la classe est mixte. Les enseignants chargés de ces classes appréhendent beaucoup la réaction des élèves, qui adoptent dès le début une attitude de révolte. A Sig, une enseignante a été menacée, en classe, à l?aide d?un couteau brandi par un élève surpris en train de copier. De crainte de représailles, elle n?a pas osé le dénoncer. Ce phénomène nouveau fait partie des événements qui meublent la vie des établissements scolaires et, au lieu de régresser, il progresse chaque jour davantage, alimentant les discussions sur les places publiques.