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Parallèle
Publié dans Info Soir le 22 - 04 - 2004

Mohamed Fellag est perçu comme le Coluche algérien. Comme Coluche, il est critique, satirique, direct, franc et spontané.
Comme lui, «il est dédié au rire qui soulage, pince et fait pleurer de rire ou pour de vrai».
Cocktail Khorotov est un one man show. C?est un spectacle qui l?a fait connaître au grand public algérien en 1989, quelques mois après les émeutes d?octobre 1988. Un show caustique.
Mohamed Fellag est le premier à oser parler, plaisanter en public sur les politiques, en particulier le président de la République. A tous les niveaux, son one man show rompt avec les usages en cours, pratiqués par d?autres humoristes encore «otages» des vieux schémas. Mohamed Fellag présente une rupture radicale.
Il est également le premier à avoir osé parler du sexe, jusque-là tabou. Fellag aime par-dessus tout parler de ce qui est tabou, interdit. Il aborde dans pratiquement tous ses shows les rapports filles/garçons.
L?humoriste dit à ce sujet, dans un entretien réalisé par Florence Aubenas, paru dans Libération du 26 mars 1998 : «Les rapports ou plutôt le manque de rapports entre hommes et femmes représente un des problèmes les plus graves de la société algérienne, même si cela peut paraître choquant à certains. Dans nos familles, il y a peu de père et trop de mère. La maison est le domaine sacré de la femme, elle apprend à faire le couscous et à voir le monde par une fenêtre. Les garçons, eux, sont fabriqués pour être jetés tout petits en pâture à la rue. Ils s?éduquent tout seuls. Quand vient la puberté, il n?y a aucune échappatoire à la sexualité. Pas de bordel, rien. Ne parlons même pas de la possibilité d?une rencontre : un garçon et une fille qui se promènent dans leur quartier, c?est une tragédie. Chez nous, les femmes sont des martyres et les hommes des chiens.»
Quelques années plus tard, en 1992, est né son deuxième spectacle : Babor L?Australie (un bateau pour l?Australie). Comme le premier, il est hilarant, débordant d?humour et d?esprit. C?est un spectacle qui met en scène un univers caustique et parabolique. Il met l?accent sur l?autocritique. Il raconte l?Algérie, ces jeunes qui aspirent à quitter l?Algérie pour aller à l?étranger, en Australie, suite à une rumeur disant qu?un bateau a accosté le port d?Alger, venu pour embarquer pour l? Australie des jeunes Algériens dés?uvrés.
Vient ensuite la fameuse épopée de Djurdjurassique Bled, un one man show qui connaît un succès fulgurant. «Fellag porte à bout de bras ce spectacle où rire rime avec intelligence», écrit un critique. Djurdjurassique Bled, c?est un peu «l?histoire en accéléré de l?Algérie», qui retrace l?histoire de l?Algérie, trois mille ans de colonisation, où chacune a apporté à ce pays de sa spécificité. Elle met le doigt sur une question qui touche à l?identité des Algériens.
«Phéniciens, Juifs, Arabes, Romains, Berbères, Français? Qui sommes-nous ? C?est le refus d?être ce tout qui fait que nous ne sommes rien, sur le plan culturel et de l?identité. Nous devons apprendre et accepter toute la mémoire depuis des milliers d?années. Pour aller de l?avant. On ne peut être l?un ou l?autre séparément. Ou l?un contre l?autre. C?est l?addition de tous ces uns et ces autres qui font ce que nous sommes», déclare-t-il. Et d?ajouter : «Je revendique complètement l?algérianité. Une algérianité ouverte, riche de toute son histoire. C?est une question de connaissance et d?objectivité. L?Algérie a connu un brassage de populations et de cultures depuis des siècles (?). Nous avons dans notre mémoire une richesse étonnante de langues, de cultures. L?Algérie était un pays ouvert sur le monde de la Méditerranée (?). C?est cette algérianité ouverte, tolérante, que je revendique.»
Et enfin, vient en 2004 Le Dernier chameau, sa dernière création. Ce one man show est une rétrospective de la vie de l?humoriste lui-même. Mohamed Fellag évoque la Kabylie de son enfance, ensuite l?école primaire à Alger, où «il doit désapprendre sa langue, le kabyle, pour s?initier à l?arabe et au français». Il évoque également le retour en Kabylie ainsi que de sa plus grande découverte que sont le cinéma et ses salles obscures qui ont alimenté aussi bien son imaginaire que ses fantasmes.


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