Bordj el-Kiffan Devant le refus de Toufik de se soumettre, le forcené, qui avait déjà un verre de trop dans le nez, lui porta, à l?aide d?un poignard volé, un coup violent à la poitrine. En sortant de chez lui, en ce matin du 25 décembre 2002, Toufik, 26 ans, était loin d?imaginer que le destin allait mettre sur son chemin celui qui lui ôtera la vie quelques instants plus tard : Hamid, 29 ans. La genèse de cette affaire remonte au moment où Toufik a proposé ses services à Ali et Hamid, associés dans le vol. Sitôt dit, sitôt fait. Le groupe commença par chiper un poignard dans un magasin. Lorgnant la somme de 4 000 DA que possédait Toufik, Hamid mijota la satanique décision de la lui subtiliser par un moyen ou un autre. Devant le refus de Toufik de céder, Hamid, en état d?ivresse, enclencha une altercation au cours de laquelle il porta, à l?aide de l?arme volée, un coup violent à la poitrine de son compagnon, devenu son ennemi. Ayant perdu connaissance, le blessé fut immédiatement transporté à l?hôpital où il succomba à sa blessure. A son admission, les médecins alertèrent la police judiciaire dont les éléments ne tardèrent pas à arriver pour s?enquérir des circonstances de ce drame. Ainsi, les renseignements recueillis ont tout de suite permis d?identifier l?auteur qui a été arrêté à son domicile et placé sous mandat de dépôt par le magistrat instructeur près le tribunal de ladite localité. Présenté à la barre, lors de la dernière session criminelle du tribunal d?Alger, le 14 avril 2004, Hamid devait répondre des chefs d?inculpations retenus contre lui, à savoir homicide volontaire et association de malfaiteurs. L?accusé tenta de se disculper de l?accusation principale retenue contre lui en voulant faire croire qu?il n?avait pas l?intention de tuer tout en reconnaissant avoir porté un coup au défunt. Quant aux raisons de sa fuite des lieux, aggravant la situation par la non-assistance à personne en danger, Hamid répondra : «Je ne savais plus quoi faire.» Autre argument avancé par l?accusé : son état d?ébriété qui l?empêchait de se contrôler. «Argument à écarter», rétorqua le président qui soutient qu?un homme éméché ne peut rien contrôler alors que Hamid avait remarqué la somme d?argent que possédait sa victime. Autrement dit, la partie du corps ciblée par le prévenu est des plus sensibles, donc l?acte est incontestablement impardonnable. La mère de la victime s?approcha de la barre pour lancer d?une voix étouffée par les larmes, que son défunt fils n?avait jamais été mêlé aux vols. «Cet assassin, dira-t-elle, a non seulement ôté la vie à mon fils, mais il veut aussi salir sa mémoire. Monsieur le président, mon fils n?est plus des nôtres pour la simple raison que le criminel voulait prendre les 4 000 DA que je lui avais moi-même donnés pour s?acheter une couverture.» A l?issue des plaidoiries qui n?ont apporté aucun élément nouveau, le représentant du ministère public synthétisera dans un réquisitoire l?ensemble des éléments confirmant l?accusation de Hamid à l?encontre duquel il requit une peine de 15 années de réclusion. La cour, après délibération, a condamné l?accusé à 10 années de prison ferme avec une réserve additionnelle consistant en une somme de 500 000 DA qu?il doit verser à la famille de Toufik.