Résumé de la 2e partie - Les parents de Richard Junior fouillent la chambre de leur fils et y découvre de la marijuana... Septembre 70. Junior a seize ans. Ses parents constatent avec inquiétude une nouvelle modification dans son comportement. Il ne travaille plus du tout ; ses notes sont exécrables. Au contraire, il semble se préoccuper exclusivement de son physique. Junior a toujours eu les cheveux roux très bouclés. Maintenant, il passe des heures devant la glace pour essayer de les défriser. Il s'est laissé pousser la barbe, les moustaches et les favoris. Et, un jour, il rentre à la maison avec un air de défi. Il s'est fait faire un défrisage chez le coiffeur. Richard et May ne peuvent retenir un cri de surprise : sa tête est surmontée d'un paquet de cheveux gonflés et raides comme les piquants d'un hérisson. Avec sa barbe et sa moustache qui lui mangent le visage, c'est hideux ! Cette fois, malgré les résolutions qu'il a prises, Richard Barber ne peut garder son sang-froid. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas son fils, il ne peut pas être devenu «ça». Enfin, il l'a élevé de son mieux, dans les principes auxquels ils ont toujours cru, sa femme et lui. Ce n'est tout de même pas sa faute si Junior ne s'intéressait à rien quand il était gosse, s'il ne voulait jouer avec personne. Il a même fait tout ce qu'il a pu pour l'éveiller. Chaque semaine, il lui ramenait un livre différent sur les animaux. Alors, Richard explose avec toute la violence d'une rage trop longtemps contenue. — Qu'est ce que tu espères nous prouver et te prouver à toi-même, petit crétin? Que tu es un homme ? Un minable, un voyou, voilà de quoi tu as l'air. Tiens, je souhaite une chose, c'est qu'on t'envoie le plus vite possible au Vietnam ! Pour toute réponse, Junior file s'enfermer dans sa chambre. Richard et May Barber restent seuls. Ils ont brusquement la sensation qu'ils hébergent un étranger sous leur toit, mais ce qui est terrible, c'est qu'il s'agit de leur propre fils. C'est une semaine après que se produit un cambriolage chez les voisins des Barber. Richard décide aussitôt d'avoir un revolver à la maison. C'est pour se protéger des voleurs, bien sûr. Il n'a pas eu une autre pensée en achetant son arme... Du moins pas consciemment. 27 février 1971. Il est aux environs de midi. Richard Barber est à son travail, Junior est au lycée, May est seule à la maison. On sonne à la porte de la jolie villa de ce quartier calme et résidentiel de New York. Un homme en pardessus et chapeau mou se tient sur le perron. Il se découvre et tend une carte de police. — C'est le FBI, madame Barber. Pouvez-vous m'accorder quelques minutes d'entretien ? Il s'agit de votre fils... May manque de défaillir. Mais dans le fond, elle savait que cela devait arriver... Le policier lui dit effectivement ce qu'elle redoutait et même pire encore. — Voilà, madame. Nous surveillons depuis quelques mois une bande qui fabrique et écoule du LSD. Nous avons la certitude que votre fils fait partie des dealers. Nous aurions largement de quoi l'arrêter tout de suite, mais nous avons préféré venir vous trouver avant. Mme Barber porte les deux mains à ses joues et pousse un cri. — Mon Dieu ! — Ce n'est pas tout. Il y a eu un meurtre, hier, un petit voyou d'une bande rivale, tué d'un coup de couteau dans le dos... — Ne me dites pas... — Je ne vous dis rien, parce que nous ne savons rien. Et, pour être tout à fait franc, madame Barber, je crains que nous ne sachions jamais quoi que ce soit. Cela peut ne pas être votre fils, comme ce peut être lui. — Mais Junior n'a que seize ans ! — Et alors ? La drogue, cela rend précoce, madame Barber. Croyez-en mon expérience. (A suivre...)