Résumé de la 3e partie n La thèse du kidnapping est abandonnée. Mais où sont passés les parents de Patrick ? Vous savez, monsieur, je vais me faire engueuler, parce que papa a dit que Timmy était notre petit frère, maintenant. C'est vrai que ses parents veulent plus de lui, ils l'ont donné à papa parce qu'ils ont plus de sous pour lui donner à manger ; seulement Timmy, il préfère pas manger et revoir ses parents. Il veut même pas avaler ses corn-flakes le matin. Aujourd'hui, il a même pas bu son verre de lait ; quand je me suis aperçu qu'il s'était sauvé, j'ai couru pour le rattraper, et il était déjà loin, je l'ai coincé à la station-service. Je me suis dit qu'il recommencerait et comme il sait pas où c'est... — Où est quoi ? Ben, où c'est ses parents... Et toi non plus ? — Ben non... — Et ton pére ne t'a rien dit à ce sujet ? — Ben non. Juste qu'il fallait que Timmy s'habitue, qu'il devienne notre frère, que c'était comme ça. — Et tu l'ascru? — Ben oui, monsieur... — Il est gentil ton père ? — Oh oui, monsieur. Le sergent Pinter tournicote sa moustache un instant. Voyons... Kidnapping ? Ou vente d'enfant... ?a existe... — Dis-moi, Patrick, est-ce que Timmy avait ses jouets avec lui, des affaires personnelles, ses vêtements... ? — Non, monsieur. Papa l'a emmené comme ça. Après on lui a acheté des habits, et des jouets et tout, mais il pleurait quand même. Timmy pleure quand même, et encore. Réfugié dans les moIlets de l'énorme Bobby CharIes, il se gratte la tête avec une telle énergie que le brave policier se penche avec circonspection en demandant : — Il a des poux ? Le sergent Pinter examine à son tour le crane de Timmy, moustache froncée : — Il n'a pas de poux, mais c'est bizarre, ses cheveux sont blonds à la racine... Comme s'il s'agissait de la chose la plus naturelle du monde, Patrick explique : — Oh ça... c'est papa qui l'a fait teindre. — Et pourquoi ? demande le sergent Pinter, revenu à son diagnostic de kidnapping. — Parce qu'il aime bien qu'on ait les cheveux noirs. Le sergent Pinter décide d'aIler voir à quoi ressemble cet homme qui aime les enfants aux cheveux noirs. Il est temps. Cette histoire ressemble à une histoire de fous, mais derrière les histoires de fous se cachent parfois des horreurs du genre prostitution d'enfants, et Dieu sait quels sérvices. Avant de monter dans la voiture de ronde avec l'agent Bobby CharIes, il s'assure cependant que Patrick n'a rien d'autre à dire avant d'affronter le père. — Patrick, écoute-moi bien, si tu as dit la vérité... — Je l'ai dite, monsieur... — Eh bien si tu l'as dite, ton père a fait quelque chose de grave. Tu comprends ça ? Si Timmy a vraiment des parents ailleurs, il ne devrait pas être avec vous, c'est la loi, tu comprends ? — Je sais pas ce que c'est, monsieur, la loi. Mais mon père va m'engueuler, c'est sûr... — On lui dira que tu n'as pas rattrapé Timmy, et que c'est nous qui l'avons trouvé, d'accord ? — D'accord, monsieur. Mais si papa est pas là j'aimerais mieux que vous parliez avec ma sœur et mon frère, comme ça je me ferai pas engueuler. — Quel âge ont-ils ? — Ma sœur, seize ans, c'est l'aînée, et mon frère quatorze. Le sergent Pinter instaIle son petit monde dans la voiture. (à suivre...)