Résumé de la 3e partie - Mme Barber est effondrée. La police vient lui annoncer que son fils fait partie d'une bande de dealers et qu'il aurait même tué... May Barber est totalement anéantie. Elle ne peut que répéter : — Mon Dieu ! L'agent du FBI reprend la parole posément. — Nous vous faisons une proposition : vous parvenez à le convaincre de nous donner les noms de ses complices et, de notre côté, nous nous montrons indulgents. — Le convaincre ? Mais comment ? — Vous êtes sa mère, non ? Et votre mari a quand même un reste d'autorité sur lui, j'imagine. Après tout, si votre fils en est arrivé là, c'est un peu à cause de l'éducation que vous lui avez donnée. Alors, faites votre devoir... Le soir, après le dîner, silencieux comme d'habitude, Richard prend la parole. Ils se sont concertés, sa femme et lui. Ils sont décidés cette fois à crever l'abcès, à aller jusqu'au bout, quitte à employer la manière forte. Richard commence sur le ton de la persuasion : — Junior, ta mère et moi nous avons des choses très graves à te dire. Mais tout de suite, Junior se lève de table. — Et moi, je n'ai rien à vous dire. Salut. Son père lui barre le passage. Junior est devant lui, hirsute avec sa barbe, ses favoris roux et sa tignasse raide. Il a les yeux rouges un peu vagues. Il a dû se droguer. — Ça suffit comme ça ! Tu vas m'écouter, maintenant... La police est venue cet après midi. Tu vends de la drogue, ils le savent. Et il y a des choses plus graves encore, un assassinat. La seule manière de t'en sortir, c'est de tout nous dire. Junior parle d'une voix traînante et vulgaire que ses parents ne lui connaissent pas. — Je ne te dirai rien du tout. Laisse-moi passer. Taille-toi. Alors, pris d'une rage folle, Richard lève le poing et frappe de toutes ses forces à la mâchoire... Junior tibube, passe la main sur ses lèvres, la retire toute sanglante et l'essuie posément sur le papier à fleurs du living-room. Il y a un instant de flottement. Le père, la mère et le fils regardent silencieux la tache au milieu du mur... Tout à coup, Junior se rue dans sa chambre au premier étage. Il hurle : — Ah, c'est comme ça, c'est comme ça ! May se blottit contre son mari. Elle murmure : — J'ai peur... Richard, qui masse son poing endolori, se dispose à lui dire quelque chose de rassurant et puis il se reprend : — Tu as raison. Moi aussi, j'ai peur. Et il se dirige vers leur chambre à coucher. Quand il revient quelques instants plus tard, il tient à la main son revolver. Les époux Barber restent ensemble, ne sachant trop que faire. Appeler la police, ce serait livrer leur fils. Ils ne peuvent s'y résoudre... En haut, dans la chambre de Junior, un disque de rock marche à pleine puissance. Et puis, il y a des pas dans le couloir. Ils l'entendent descendre l'escalier, se diriger vers la cuisine. Il se produit un bruit épouvantable de vaisselle. Junior est en train d'ouvrir tous les tiroirs et les projeter par terre. M. Barber se précipite. Il a juste le temps de voir une forme remonter précipitamment l'escalier... Maintenant Junior se tient en haut des marches. Richard, son père, ne voit d'abord qu'une chose. Son regard fou, halluciné. Il a dû reprendre du LSD. Il a l'impression que ce n'est pas un être humain qu'il a en face de lui, mais une sorte de monstre qui a perdu le contrôle de lui-même... C'est seulement ensuite que M. Barber aperçoit le couteau à découper dans la main droite de Junior. Celui-ci a un ricanement presque satanique. — Tu avais raison : pour hier soir, c'était moi. Les gars de ma bande ont voulu que je fasse mes preuves... (A suivre...)